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Bout’ à bout’ pionnière pour le retour de la consigne
Publié le 27 nov. 2025
Dernière mise à jour 27 nov. 2025
En moins de 10 ans, l’association pionnière est devenue une entreprise majeure sur le réemploi des contenants en verre. Rencontre avec Yann Priou, directeur général, dans l’usine de Carquefou.
Collecte, tri et lavage
2025 est une année de transition pour Bout’ à bout’, l’entreprise nantaise qui a parié sur le retour de la consigne dès 2016. A ses débuts, elle a constitué un réseau de producteurs pour les inciter à revenir à la consigne sur leurs bouteilles en verre, ainsi qu’un réseau de magasins acceptant ces bouteilles réemployables. Elle se chargeait ensuite de la collecte, du tri, du lavage et de la revente des bouteilles.
Avec l’arrivée de l’expérimentation ReUse dans le nord-ouest de la France, en mai dernier, portée par Citeo, qui teste à grande échelle le retour de la consigne pour des grandes marques de la grande distribution, Bout’ à bout’ va se recentrer sur la collecte, le tri et le lavage. « Avec une filière de réemploi nationale qui tourne bien, les producteurs ont tout intérêt à passer toutes leurs bouteilles en verre en réemploi,
explique Yann Priou, directeur général. C’était notre objectif, nous avons mis beaucoup d’énergie pendant plus de 2 ans avec d’autres acteurs de la filière pour monter ce projet ReUse. »
La Métropole soutient une chaîne de tri
Principale usine de lavage de contenants en verre dans le grand ouest, Bout’ à bout’ doit s’adapter aux volumes beaucoup plus importants que va générer la généralisation de la consigne. « En 2024, 3,5 millions de bouteilles ont été lavées chez nous. ReUse annonce 12 millions de bouteilles récupérées pour 2026 dont 70 % passeront par notre usine,
précise Yann Priou. Jusqu’ici, nous faisions le tri à la main ; nous devons automatiser le processus pour être compétitifs. »
Bout’ à bout’ réinvestit 1,5 million d’euros dans son usine de lavage en plus de cette nouvelle ligne de tri, qui sera en partie financée par le fonds métropolitain d’appui aux innovations de réemploi (lire ci-dessous).
Multiplier la productivité par 3
« Sur le tri des bouteilles, l’automatisation nous permettra de multiplier notre productivité par 3 et de réduire la pénibilité au travail. Nous passerons ainsi à l’échelle en industrialisant le réemploi des contenants en verre. C’est un enjeu fort pour la filière, pour que le réemploi soit une vraie alternative économique pour les producteurs et les consommateurs et plus seulement un choix écologique »,
ajoute Yann Priou.
Pour rappel, le réemploi du verre consomme 80 % d’énergie en moins, 50 % d’eau en moins et émet 80 % de moins d’émissions de gaz à effet de serre que le recyclage. Mais selon la loi Agec le réemploi des contenants, tous producteurs confondus, impose de passer 10 % des emballages en réemploi d’ici 2027. « À date nous sommes encore loin de ce chiffre, il reste une grande marge de progression,
avance Yann Priou. L’enjeu est aussi de différencier les filières. Dans la boisson, il est facile de monter à 50 ou 70 % alors que pour un producteur de jambon, c’est plus compliqué... »
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2 016 année de création de Bout’ à bout’
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21 salariés
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110 619 euros reçus du fonds métropolitain d’appui aux innovations de réemploi
Quand Nantes Métropole soutient les innovations dans le réemploi
Bout’ à bout’ est parmi les entreprises soutenues dans le cadre du fonds métropolitain d’appui aux innovations de réemploi, voté en octobre 2024 en conseil métropolitain et doté de 1 million d’euros. L’ambition ? Soutenir le développement de projets innovants de réemploi industriel. Cette démarche est déjà engagée au sein de quatre filières économiques stratégiques : l’industrie (et les matériaux composites carbone), la mode durable, le numérique responsable et le secteur de la construction. La collectivité a en outre lancé la charte Nantes, terre de réemploi, signée par près de 90 acteurs à ce jour (entreprises, acteurs institutionnels, associations…), pour faire émerger une filière locale.