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Aux Utopiales, la science-fiction explore les limites

Actualités - Mis à jour le 28 octobre 2022

Marquée par la présence du maître de l'animé japonais Rintarō, la 23e édition  questionne le thème des limites, du 29 octobre au 1er novembre à la Cité des congrès. Explications de Roland Lehoucq, président.

Roland Lehoucq, président du festival de science-fiction :
Roland Lehoucq, président du festival de science-fiction : "La science-fiction est une manière de rendre sensible les enjeux de la technique désormais incontournable dans nos vies". ©Lionel Allorge - Wikimedia

La 23e édition du festival est placée sous le thème des limites. Pourquoi ce choix ?

« Nous avons choisi ce thème car la confrontation de l'humanité avec des limites de toute nature est au cœur des œuvres de science-fiction. Elle est née d'un émerveillement pour les réalisations techniques à un moment où il semblait possible d'identifier progrès humain et progrès technique. Au 19e siècle, on avait l'impression qu'on pouvait repousser les limites grâce au progrès technique – avec l'idée que l'homme était maître et possesseur de la nature, pour reprendre la phrase de Descartes. Après la Seconde Guerre mondiale et surtout dans les années 70, on s'est rendu compte que la technique et ses conséquences sur le monde étaient aussi à questionner :  est-ce que c'est possible de faire des technologies durables et des technologies propres, est-ce qu'il y aura toujours des objets techniques dans notre vie, quel monde émergerait entre technologie et capitalisme ?

La science-fiction est une manière de rendre sensible les enjeux de la technique désormais incontournable dans nos vies. Elle met ensuite en scène les limites biologiques très floues et parfois inexistantes. Nous avons par exemple beaucoup de mal à placer les limites entre le vivant et le non vivant, l'humain et les extraterrestres. Il est aussi question d'intégration de la technique dans le vivant comme repousser la mort, transformer les humains en cyborgs. La science-fiction interroge enfin les limites sociales car le moindre changement technique, environnemental ou biologique peut transformer le monde à toutes les échelles. En regardant notre monde sous un autre angle, elle crée un répertoire des possibles qui nous pousse à réfléchir à ce que sont nos valeurs ».

La programmation semble justement sans limites avec 230 intervenants, 140 conférences et tables rondes, 60 séances de cinéma et 9 expositions. Quels sont les principaux temps forts ?

« L'invité phare est Rintarō, le réalisateur d'Astro Boy, d'Albator et de Métropolis. C'est un vieux monsieur mais un grand maître de l'animé japonais que nous sommes très honorés de recevoir. Une exposition rétrospective venue du Japon lui sera consacrée et nous dédierons une soirée cinéma à son œuvre. On est également ravis de recevoir des auteurs comme Céline Minard, Jo Walton, Ada Palmer et Hervé Le Tellier. Nous avons aussi le plaisir de présenter une magnifique exposition à l'univers de Marc-Antoine Mathieu qui a réalisé la très belle affiche de cette édition ainsi qu'à Valérie Mangin, une scénariste qui dépote !
On accueillera aussi les scientifiques Céline Guivarch, économiste et co-autrice du dernier rapport du Giec sur l’atténuation du changement climatique ; Stéphane Charpier,  professeur de neuroscience qui a fait des découvertes étonnantes sur ce qui se passe dans le cerveau au moment de la mort ; Nathalie Besson, une physicienne des particules qui viendra parler des limites de l'observation et de l'infiniment grand.

En ce qui concerne les films, je recommande le documentaire sorti l'année dernière et jamais diffusé en France sur Gérard O'Neill , un ingénieur américain qui a imaginé d'immenses stations orbitales, ainsi que deux classiques : Soleil Vert et Solaris. Nous diffuserons également La fleur de pierre, le premier film que Rintarō a vu à l'âge de 8 ans et qui lui a donné envie de faire du cinéma ! »

Y a t-il des nouveautés ?

« Comme le programme est foisonnant et qu'il peut parfois être difficile de s'y retrouver, on a imaginé un certain nombre de parcours thématisés afin de guider le public. Les néophytes de la science-fiction pourront suivre le parcours "Découverte de la SF" qui permettra d’aborder les enjeux et les thèmes fondateurs du genre au travers d’œuvres et de la parole de spécialistes incontournables. Les visiteurs que tout intéresse et qui veulent tout voir mais qui n'ont pas le don d'ubiquité pourront suivre le parcours "Utopiales 360°" ! Un autre parcours lié à la culture asiatique mêlera cinéma, tables rondes et expositions. On propose enfin un parcours "Gamers-gameuses" car nous recevons cette année de nombreux invités très intéressants sur la question du jeu ».

Programmation et réservations sur le site des Utopiales

L'entrée du festival = un titre Tan

C'est une bonne nouvelle de cette édition 2022. Grâce à un partenariat entre la Semitan et la Cité des congrès, vous pouvez profiter de la gratuité sur le réseau Tan, votre billet Utopiales faisant office de titre de transport sur l'ensemble de la journée concernée. Concrètement, les transports nantais étant déjà gratuits samedi 29 et dimanche 30 octobre, vous pourrez profiter de la gratuité les lundi 31 octobre et mardi 1er novembre avec votre billet des Utopiales.