Presque un an après le dépôt du dossier, le préfet des Pays de la Loire et de Loire-Atlantique Claude d’Harcourt a officiellement signé le permis de construire du nouveau CHU sur l’île de Nantes, mardi 16 juillet. Une « étape majeure » qui ouvre la voie à la réalisation concrète du « plus important projet de santé en France », souligne le directeur général de l’Agence régionale de santé (ARS) Jean-Jacques Coiplet.
Une première autorisation avait déjà été délivrée en octobre 2018 par l’État pour permettre la création d’une nouvelle hélistation. Ce mardi, le préfet a également signé l’autorisation environnementale unique et l’autorisation d’exploiter une installation de géothermie, deux sésames qui avaient eux aussi précédemment obtenu l’avis favorable de la commission d’enquête, suite à l’enquête publique publique qui s’est déroulée au printemps.
L’hôpital public au cœur de la ville
L’instruction du projet par les différents services de l’État et du Département (Dreal, DDTM, DGAC, Drac, Sdis...) étant terminé, le chantier va pouvoir commencer. « Le calendrier est respecté », assure le directeur du CHU Philippe Sudreau. Le début des travaux est prévu en octobre 2020, pour une ouverture en 2026. Voiries, réseaux, démolition de l’ancien MIN… Nantes Métropole et la Samoa préparent actuellement les terrains pour accueillir ce projet de 220 000 m² qui réunira, au cœur de la ville, les services de l’actuel Hôtel-Dieu, l’hôpital mère-enfant (Nantes) et l’hôpital Laennec (Saint-Herblain), au sein d’un nouveau quartier de la santé associant soin, formation et recherche. Implanté sur 10 hectares au débouché du Pont des Trois Continents, le futur CHU voisinera notamment un institut de recherche sur le thorax, la transplantation et le digestif (IRS 2020) et la nouvelle faculté de santé de Nantes, qui regroupera la faculté de médecine et 11 formations paramédicales (sages-femmes, kinés, infirmières, etc.).
« Un booster pour toute la métropole »
Adaptable aux évolutions futures et ouvert sur la ville, ce nouvel hôpital public CHU tranchera avec les hôpitaux actuels. Constitué de différents bâtiments, ouverts sur la Loire au sud et reliés par une grande allée-jardin, il sera entrecoupé de patios et de parcs de proximité que l’on pourra traverser. À l’intérieur : 1 384 lits et 54 salles de blocs opératoires. Les architectes d’Art&Build, Pargades Architectes, Signes Paysages et Artelia ont soigné l’insertion dans l’environnement et la qualité de l’accueil. À la clé, 100% de chambres individuelles et une prise en charge à 64 % « ambulatoire », c’est-à-dire avec des soins à la journée. Un million de consultations et 130 000 passages aux urgences sont attendus chaque année.
Coût total de l’opération ? 953 millions d’euros, dont 108 millions d’euros d’équipements, financés par l’État (225 millions d’euros), des emprunts (414 M€) et un autofinancement du CHU (314 M€), tiré notamment de la future vente du site de Laënnec. Nantes Métropole, de son côté, fournit le terrain sur l’île de Nantes, en échange du site de l’Hôtel-Dieu qui sera libéré en 2027. « Ce projet nous tient particulièrement à cœur car l’hôpital public incarne l’accès à la santé pour tous, l’excellence des soins et de la recherche », réagit Alain Robert, adjoint au maire de Nantes et vice-président de Nantes Métropole chargé des grands projets. « Son arrivée sur l’île de Nantes est un booster pour toute la métropole. Il nous a amenés à envisager un nouvel avenir pour le MIN et la filière agroalimentaire et son ouverture en 2026 s’accompagnera de la création de deux nouvelles voies de tramway, desservies par trois lignes ».
Quelques chiffres clés
10,1
hectares
1384
lits et places
100 %
de chambres individuelles
953
millions d’euros, toutes dépenses confondues