Profitant de la rénovation du musée Dobrée dont les travaux ont débuté en septembre 2021, Nantes Métropole va entièrement réaménager la rue Voltaire et la place Jean V. Les travaux débuteront début 2023, après une rénovation des réseaux souterrains (eau, électricité, assainissement, gaz) en 2022. Objectif ? Livrer le nouvel aménagement pour la réouverture du musée Dobrée, fin 2023/tout début 2024.
« Les espaces publics, avec une place prépondérante de l’automobile, ne sont pas à la hauteur de la fréquentation du quartier », explique Gildas Salaün, adjoint de quartier centre-ville, et délégué aux commerces. En cinq ans, le nombre de visiteurs du Muséum d’histoire naturelle a bondi, pour atteindre 130 000 à 140 000 entrées par an. Le Département table de son côté sur 100 000 visites annuelles avec le nouveau musée Dobrée. « Le Muséum attire un public familial, avec beaucoup d’enfants. Il est essentiel d’apaiser la circulation et de sécuriser les cheminements », souligne l’élu. Ce sera bientôt chose faite. La concertation, menée de mars à septembre 2021 avec un groupe de riverains, de commerçants, d’habitants et d’usagers du quartier, a permis d’arrêter un projet ambitieux, englobant l’ensemble de la rue Voltaire, de Graslin jusqu’à la rue Flandres-Dunkerque, la place Jean V, ainsi que l’accroche des rues Athénas, Lesage, Gresset, Cadeniers et Hippolyte Durand-Gasselin. « Le but est de reconnecter le Muséum et le musée Dobrée à la place Graslin et à la rue Crébillon, dont la rue Voltaire était autrefois le prolongement naturel », souligne Gildas Salaün.
Une continuité piétonne de Graslin jusqu’aux musées
Aujourd’hui stoppé au croisement des rues Gresset et Voltaire, l’aménagement fera la part belle aux piétons afin de créer une continuité et prolonger la dynamique commerciale du centre-ville. Un changement profond pour ces espaces publics, pensés pour la voiture, qui n’ont pas bougé depuis les années 1970. Une grande partie des stationnements (49 places) vont disparaître au profit des cheminements doux. « Les études réalisées montrent que plus de 70 % des véhicules sont des voitures de résidents, qui ne bougent pas de la journée, voire de la semaine, indique le service Mobilité de Nantes Métropole. Ils pourront utiliser les trois parkings publics situés à proximité (Graslin Médiathèque et Descartes), qui ne manquent pas de places ». Une dizaine de places, pavées et enherbées, seront toutefois maintenues pour les personnes à mobilité réduite, la dépose-minute et les livraisons, avec davantage d’emplacements vélos (26 places) et deux-roues motorisés (22).
La libération d’une grande partie des stationnements offrira demain « une perspective dégagée depuis la place Graslin jusqu’aux musées ». Elle permettra d’élargir les trottoirs pour créer une promenade en granit de 4 m de large, similaire à l’aire piétonne, le long des façades menant au Muséum. « Les terrasses ou des étals pourront s’y déployer », précise Thibaud Minguet, au pôle Nantes Loire de Nantes Métropole. Cet espace confortable débouchera devant le Muséum sur un nouveau parvis, aménagé dans l’esprit de celui réalisé devant le Musée d’arts, avec de grands mâts de type kakémono pour mieux identifier l’équipement.
La place Jean V pavée et végétalisée
À quelques mètres de là, c’est toute la place Jean V qui va également changer de visage. Fini le bitume. L’espace public, créé dans les années 1900 sur le tracé de l’ancienne place des Cathelinettes, sera réaménagé de façade à façade, sans pente ni rupture, et végétalisé. Pavée de granit, la place accueillera quelques chaises pour se poser, et de nouvelles plantations le long de l’allée de Tilleuls. « Nous réutiliserons les pavés nantais, qui se trouvent sur la chaussée de la rue Durand-Gasselin, pour créer une transition entre la végétation et la partie plus minérale, et permettre l'infiltration des eaux de pluie », détaille Thibaud Minguet. Au centre, un Févier d’Amérique doré s’épanouira. Son feuillage lumineux apportera ombre et fraîcheur lors des périodes de fortes chaleurs. « Ce projet est une opportunité pour le quartier, assure Gildas Salaün. Il devrait rapidement donner envie aux visiteurs du centre-ville d’aller se promener au-delà de la place Graslin ».