2023-06-15T17:36:20Z https://metropole.nantes.fr/files/images/actualites/culture-loisirs-patrimoine/museum%20histoire%20naturelle/Mus%c3%a9um%20ext%c3%a9rieur%20%c2%a9%20Rodolphe%20Delaroque_800.jpg

7 questions sur la restructuration du Muséum d’histoire naturelle

ActualitésPublié le 15 juin 2023

Le conseil métropolitain du 23 juin 2023 va débattre du vaste projet de réhabilitation de l’établissement, situé à Nantes. Deux ans de travaux sont prévus entre 2025 et 2028. Explications.

Édifié en 1875, le bâtiment du Muséum d'histoire naturelle va voir ses surfaces d’exposition pratiquement doubler à l’horizon 2028 © Rodolphe Delaroque.
Édifié en 1875, le bâtiment du Muséum d'histoire naturelle va voir ses surfaces d’exposition pratiquement doubler à l’horizon 2028 © Rodolphe Delaroque.

Le Muséum d'histoire naturelle, ça représente quoi aujourd’hui ?

Créé à Nantes au début du 19e siècle, c’est l’un des tout premiers muséums d’histoire naturelle de France. Il a accueilli près de 160 000 visiteurs en 2022 et en prévoit plus de 200 000 en 2023 – « La moitié provient de la métropole », souligne Fabrice Roussel, vice-président en charge des grands équipements métropolitains. Ses atouts : des collections exceptionnelles, des expositions de grande qualité et un important programme de médiation vers tous les publics.

Pourquoi un projet de réhabilitation ?

D’abord parce que les espaces sont devenus trop petits pour accueillir un tel public, et parce que le bâtiment devenu vétuste – il va fêter ses 150 ans – ne permet pas d’accueillir les publics dans les meilleures conditions. « C’est son succès qui nous a amenés à considérer la restructuration de l’établissement », explique Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole. Après les travaux, la fréquentation pourrait être doublée pour passer à terme à plus de 300 000, dont 75 000 scolaires. « Cela ferait de notre Muséum le 2e de France après Paris ».

Comment va se transformer le Muséum ?

« Il ne s’agit pas d’un simple agrandissement mais bien d’une complète reconfiguration des espaces : les surfaces d’exposition vont passer de 2 300 m² à près de 3 900 m² », poursuit Johanna Rolland, en notant qu’« aujourd’hui, à peine 1 % des collections sont présentées au public ». Pas de nouveau bâtiment en vue : les surfaces nouvelles seront aménagées au sein même du Muséum. « Il y a aujourd’hui beaucoup d’espaces perdus, des petites salles fermées pour raisons de sécurité, des recoins, un 3e étage qui servait de réserve et a été complètement vidé... », liste Philippe Guillet, directeur. La réhabilitation va permettre de remettre en état l’ensemble du musée, avec usage notamment de matériaux bio-sourcés, ainsi qu’une accessibilité complète. Les espaces seront organisés autour du dôme surplombant l’amphithéâtre. Aujourd’hui fermé, il retrouvera sa verrière et deviendra un lieu central pour l’établissement.

Comment va évoluer l’identité de l’établissement ?

La réhabilitation est l’occasion de repenser le positionnement du Muséum, que résume un sous-titre : « Habiter la Terre demain ». « S’interroger sur l’habilité de la planète, c’est parler  des enjeux du dérèglement climatique, de l’effondrement de la biodiversité », décrypte Aziliz Gouez, élue nantaise en charge de la culture scientifique et technique. « On est là pour parler des enjeux environnementaux, pour émerveiller les gens à travers nos collections, et les sensibiliser », renchérit Philippe Guillet, pour qui une des clés est d’appréhender les temporalités. Le nouveau parcours se présentera ainsi « sous la forme d’un voyage dans le temps », depuis l’origine lointaine de l’Univers jusqu’aux bouleversements rapides de la planète causés par l’espèce humaine.

Quelles seront les nouveautés ?

Les nouvelles surfaces seront à découvrir à travers un parcours de 7 galeries, 7 alcôves, 4 « arrêts sur images » et 3 « respirations ». Les galeries conserveront l’esthétique du 19e siècle : « Nantes est un des rares muséums à les avoir conservées ». Les alcôves bénéficieront d’une scénographie contemporaine. Les « arrêts sur images » feront appel à des dispositifs spectaculaires, immersifs et poétiques et les « respirations » seront des espaces ouverts dans les galeries, qui pourront accueillir des petits groupes. Un nouvel espace, l’Agora des sciences, permettra aux visiteurs d’obtenir l’information scientifique souhaitée, aidés par les agents. Ils pourront y rencontrer des scientifiques issus du Muséum même, de l’Université ou des organismes de recherche que ce soit pour des recherches, des renseignements personnels ou pour des programmes de sciences participatives développés par l’institution.

Quel est le calendrier attendu ?

Une délibération est soumise au conseil métropolitain, le 23 juin 2023, pour acter le projet. Elle porte notamment sur l’enveloppe financière prévisionnelle du projet, « estimée à 46 M€ TTC », précise Fabrice Roussel. Si elle est adoptée, un appel d’offre restreint interviendra à l’automne. Après le déménagement du Muséum, les travaux démarreront en 2025. La réception des travaux et l’ouverture au public sont prévues à l’horizon 2028.

En attendant la réouverture, il se passe quoi ?

De 2025 à 2027, lors de la période de travaux, une « programmation hors les murs » est prévue dans plusieurs communes de la métropole, indique Philippe Guillet. « Le programme est en cours de constitution, mais c’est une demande très forte des communes que le Muséum y soit présent. Cela pourra être des expositions, des animations, des spectacles arts-sciences... »

Site du Muséum d'histoire naturelle