Installé à l’entrée de la caserne Mellinet depuis 1932, le Général Buat a quitté son piédestal en pierre, jeudi 20 juillet 2023. Soulevée à l’aide d’une grue spéciale, l’œuvre de 3,5 tonnes signée Max Blondat et Paul Landowski s’est élevée dans les airs sous le regard des badauds, intrigués. Une opération aussi délicate que nécessaire.
« Les objectifs de requalification de la place induisent un décaissement de celle-ci. La dépose de la statue était donc indispensable, d'autant plus qu’elle n’avait jamais fait l’objet de fondation », explique Aurélie De Decker, chargée de mission patrimoine mobilier à la direction du patrimoine et de l’archéologie de Nantes Métropole. Entreposé sur la base vie Eiffage à proximité du chantier, le monument va prochainement faire l’objet d'une restauration. « La sculpture est recouverte de mousse, d’algues et de lichen. Elle est encrassée et possède quelques coulures grises dues à la poussière et à la pollution. Les restaurateurs vont intervenir par micro gommage pour ne pas altérer l’épiderme de la pierre ».
Une remise en place en octobre
Les habitants devront patienter jusqu’au mois d'octobre, date de la livraison des travaux de la place, pour admirer son lifting. « Elle gardera une position centrale dans le nouvel aménagement qui sera majoritairement piéton et végétalisé, assure David Blondeau, responsable d’opération chez Nantes Métropole Aménagement. Par ailleurs, elle sera mise en valeur grâce à un éclairage spécifique au sol qui la rendra bien visible de la rue du Général-Buat ».
C’est la deuxième fois en près d’un siècle que la statue quitte son socle. « Elle a été érigée dans le bas du square du maquis de Saffré le 10 juillet 1927, sous la présidence du Maréchal Pétain, pour honorer une personne qui a étudié à Nantes et qui est reconnue comme un artisan de la victoire, rappelle Aurélie De Decker. Très rapidement, le buste a dû être déposé à cause des travaux colossaux liés à la construction du tunnel Saint-Félix. Il est finalement installé en septembre 1932 place du 51e Régiment d’artillerie, le long de la rue, qui avait été rebaptisée rue du Général-Buat par la Ville le 13 juin 1927, quelques jours avant l’inauguration du monument ».
Le Voyage à Nantes édite un livret sur la statuaire nantaise
Sainte-Anne, l’Eloge du Pas de côté, Ange Guépin... Les statues publiques font partie intégrante de notre quotidien. Afin de les mettre en valeur, le Voyage à Nantes, dont la nouvelle édition estivale fait la part belle à l’art statuaire, rassemble dans un livret une sélection de statues des 19e et 20e siècle présentes dans l’espace public de la ville de Nantes, sous la plume d’Aurélie De Decker.