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Énergies citoyennes : « On ne voulait pas faire de la philosophie, on voulait être dans l’action »

ActualitésPublié le 20 septembre 2023

Tristan Chasseloup fait partie, depuis le début de l'année 2023, de l'association Courts circuits indrais, qui pilote notamment un projet d'autoconsommation collective de photovoltaïque. Un exemple parmi d'autres des projets citoyens que célèbrent le festival Ener'fest, le 23 septembre à la Maison de quartier de Doulon.

Quatre des membres de l'association Courts circuits indrais. © Courts circuits indrais
Quatre des membres de l'association Courts circuits indrais. © Courts circuits indrais

Pouvez-vous nous expliquer comment est née « Courts circuits indrais » ?

« C'est une association que nous avons montée en janvier-février 2023. Cela part d’une discussion en août 2022. J’avais déjà installé des panneaux chez moi et le contexte énergétique inquiétait certains voisins. On me demandait ce qu'on pouvait faire.  J'ai fait ma propre installation photovoltaïque, et je ne peux donc pas revendre l'électricité produite. Je me disais que si je pouvais donner mon énergie, je le ferais volontiers. J’ai commencé à chercher ce qui existait en termes de coopératives de microproducteurs. J'ai découvert l'autoconsommation collective qui concernait plutôt des installations de grandes dimensions. Il existait des formats pour les citoyens, mais ces projets étaient plutôt impulsés par de grosses structures comme Engie.»

Comment l'association s'est-elle structurée ?

« Nous avons créé un petit groupe. Très vite, on s'est dit qu'on n'agirait pas que sur la question de l'électricité. L'association a vocation à développer des projets dans la thématique du développement durable. Et le projet d'autoconsommation collective en fait partie. Au fil de nos recherches, on a découvert une association dans le sud de la France qui partageait son expérience sur une même opération. On a donc lancé les démarches auprès d'Enedis entre mars et juin, et notre opération devrait démarrer au premier octobre. »

Concrètement, comment votre projet va-t-il fonctionner ?

« L'idée, c'est de donner le surplus d'électricité produite. On aimerait même la donner en priorité à des gens en précarité énergétique. On relie entre eux les producteurs et les consommateurs, qui sont en fait déjà reliés physiquement. La comptabilité est faite par Enedis. Aujourd'hui, je suis producteur, j'ai raccordé trois consommateurs à l’opération. Si par exemple, j'ai produit des kw/h que je n'ai pas consommés, ils sont répartis sur la facture de consommateurs inscrits. Et s'il reste du surplus, il est réinjecté dans le réseau. En parallèle, nous avons communiqué, en se disant que s'il y avait d'autres gens intéressés, on allait faire un groupement d’achat et approvisionner le matériel pour l’installer nous-mêmes. Quatre familles ont fait des commandes pour ce trimestre. On va les accompagner pour les installer, et on raccordera à l'opération d'autoconsommation collective au fur et à mesure. Un deuxième producteur devrait arriver dans le trimestre. »

Votre démarche ne laisse pas insensible les élus locaux... 

« On voudrait monter une centrale citoyenne sur la commune, sur une toiture mise à disposition par la mairie. David Thomas, l'élu à la transition énergétique et à la valorisation du patrimoine d'Indre, était très intéressé. Il nous a mis en relation avec Alisée. Et nous avons même déposé un dossier auprès de Nantes Métropole pour le prix de l’innovation sociale.»

En quelques mois, vous avez déjà concrétisé une partie du projet. Ça va vite...

« Au sein de notre asso, on ne voulait pas faire de la philosophie, on voulait être dans l’action. Ne pas rester tétanisé face à l’actualité climatique ou la crise énergétique. Il y avait de l'inquiétude. Mais avec des gestes individuels, que l'on inscrit dans un environnement collectif, on avance. Ça m’a redonné de l’espoir. »

Ener'fest revient à la Maison de quartier de Doulon

Après une première édition réussie, le festival des énergies renouvelables citoyennes est de retour.  L'objectif : permettre au public de s'informer pour prendre sa part dans la transition énergétique du territoire. Au programme : stands d'information, animations, conférences, partage d’expériences, conseils de professionnels... Le tout dans une ambiance conviviale. 

Samedi 23 septembre 2023 de 10h à 17h à la Maison de quartier de Doulon, 1, rue de la Basse Chénaie, à Nantes