En quelques secondes, le self de l'école élémentaire Fellonneau, dans le quartier Hauts-Pavés-Saint-Félix, a vu débouler une nuée d'enfants. Ce sont les CP qui ouvrent le bal, cinq minutes avant midi. Les enfants saisissent un plateau, y posent verre et couverts, et le font glisser sur les rampes. Ils prennent alors l'entrée et le dessert, dans une vitrine réfrigérée, avant que les agentes de cantine ne leur servent le plat chaud. « Ils doivent dire s'ils ont une petite faim, une grande faim ou une très grande faim, explique François Saint-Martin, directeur de l'accueil périscolaire de l'école Fellonneau pour Léo Lagrande ouest. Cela permet de limiter le gaspillage.»
Niveau sonore raisonnable
Une fois servis, les CP se dirigent vers une table de leur choix. Les groupes n'excèdent pas quatre enfants et le niveau sonore reste très raisonnable. En partie parce que le restaurant scolaire récemment rénové a bénéficié d'un traitement acoustique, mais aussi parce que le nombre d'enfants est raisonnable. « Au maximum, nous pouvons en avoir 50 à 60 en même temps, alors qu'ils étaient jusqu'à 100-110 avant la mise en place du self, souligne François Saint-Martin. Pour les animateurs et animatrices, c'est beaucoup moins pénible d'évoluer dans le bruit. C'est plus fluide pour les entrées dans la cantine, du coup, c'est plus calme, et il y a moins d'enfant en continu. »
Reportage photo : Garance Wester pour Nantes Métropole
Les enfants, ont vite pris le pli depuis la mise en place du self, le 27 février dernier.« Il y avait une énorme attente des enfants, s'amuse Lahouaria Benoua, responsable de site. A la rentrée des vacances de février, c'était "le self, le self, le self!" » « C'est mieux parce qu'on n'a pas à attendre le plat et aussi le dessert, explique doctement Joséphine, fourchette de chili à la main. Parfois le plateau est un peu lourd, mais on commence à avoir l'habitude. » La petite fille s'est assise à côté d'Ohian, son « meilleur copain ». « Avant, c'était les animateurs qui nous disaient où nous installer, mais maintenant c'est nous les chefs », se réjouit le petit garçon.
Du rab pour les derniers !
Quand le repas est terminé, chacun va vider son assiette et déposer assiettes, verres et couverts, un geste important pour l'autonomie des enfants. Ohian sera le premier ce midi-là. Pour les plus rapides, le repas dure une quinzaine de minutes tout au plus, alors que les CE1 viennent de rentrer dans le restaurant scolaire. Les classes se succèdent en effet toutes les dix minutes. « Certains ont envie de prendre leur temps, d'autres préfèrent aller vite pour pouvoir jouer plus longtemps, observe François Saint-Martin. On leur a fixé une règle de 15 minutes minimum à table, on est vigilant là-dessus. » Pour l'instant, ce sont les CP qui mangent les premiers, et les CM2 en dernier mais un roulement est prévu. « L'avantage pour les derniers, sourit Lahouaria Benoua, c'est que s'il y a du rab, c'est pour eux ! »
Seize selfs ont été programmés dans le schéma directeur des écoles de la Ville de Nantes. Huit d'entre eux ont d'ores et déjà été livrés. Cette nouvelle orientation s'explique par le fait que les selfs permettent de rationaliser les espaces et donnent plus d'adpatabilité lorsque les écoles évoluent. L'objectif, à terme, est de donner le choix aux enfants avec deux menus quotidiens. Le fonctionnement en self permet également d'accompagner les enfants dans leur autonomie, notamment en les impliquant dans le tri des déchets. Pour que cela fonctionne, il est essentiel d'impliquer les équipes car ils supposent une nouvelle organisation, avec la formation des animateurs notamment sur la régulation des selfs.
À noter que les travaux de l'école Fellonneau ont bénéficié d'une aide financière de 300 000 € de la Caisse d'allocations familiales.