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À la maison Beau Rivage, les femmes « réapprennent à être bien dans leur tête et dans leur corps »

ActualitésPublié le 19 juin 2024

Récemment ouverte à Nantes, la maison Beau Rivage a été inaugurée mardi 18 juin. Ce lieu d'hébergement temporaire d’urgence accueille 7 jeunes femmes en grande difficulté, accompagnées pendant un à trois mois, le temps de reprendre pied. Une transition pour passer du pire au meilleur.

Précédemment foyer d’insertion des Petits frères des pauvres, cette belle demeure des années 1920, entourée d’un joli jardin, a été complètement réhabilitée après un incendie. © Garance Wester
Précédemment foyer d’insertion des Petits frères des pauvres, cette belle demeure des années 1920, entourée d’un joli jardin, a été complètement réhabilitée après un incendie. © Garance Wester

« J’habite ici depuis un mois. Réfugiée venue de Somalie, je suis arrivée en France, à Angers, avec mon père, en juillet 2023. J’ai choisi de venir à Nantes où vivent des amies somaliennes, pour démarrer une nouvelle vie indépendante, apprendre la langue... Je cherche un travail dans le secteur de la petite enfance, et j’aimerais reprendre des études dans les relations internationales. » La voix douce, et dans un français déjà très maîtrisé, Isra se raconte avec le sourire. Comme Insaf, l’une de ses colocataires arrivée il y a un an du Maroc, où ses parents sont repartis, et qui vient de trouver un emploi d’hôtesse de caisse, cherche un logement, a envie de passer son bac… Les deux jeunes femmes (20 et 24 ans) font partie des 7 occupantes actuelles de la maison Beau Rivage, inaugurée mardi 18 juin après travaux. Elle remplace l’accueil Dalby où ont séjourné 89 femmes depuis son ouverture en mai 2022.

« Les femmes ont une incroyable capacité à rebondir. »

Précédemment foyer d’insertion des Petits frères des pauvres, cette belle demeure des années 1920, entourée d’un joli jardin, a été complètement réhabilitée après un incendie et aménagée afin de devenir lieu d’accueil d’urgence pour femmes de 18 à 30 ans. Orientées par le service intégré de l’accueil et de l’orientation (SIAO), elle peuvent y demeurer, selon leurs besoins, d’un à trois mois. Les professionnels de l’association Insertion solidarité logement (AISL) sont présents au quotidien pour les accompagner dans leur deuxième début de vie, car toutes ont en commun un parcours chaotique, souvent douloureux, dans l’isolement : « Nos travailleurs sociaux assurent un accompagnement soutenu et rigoureux. Nous organisons des ateliers culinaires pour leur réapprendre à bien manger, par exemple, mais aussi à vivre ensemble, à prendre simplement soin d’elles-mêmes, à être bien dans leur tête et dans leur corps, à reprendre espoir. C’est une transition nécessaire entre le pire et le meilleur, explique Marie-Annick Benâtre, présidente de l’association et élue du quartier Doulon-Bottière. Les femmes ont une incroyable capacité à rebondir. Nous leur ouvrons des perspectives. »

« Solidarité et fraternité »

La fondation Truffaut s’est engagée aussi. Nicolas Daspremont, directeur du magasin de Carquefou, se déclare « très heureux de participer à cette action. Deux équipes de jardiniers ont passé deux demi-journées à remettre le jardin en état, à aider les locataires à planter le potager et leur montrer comment s’en occuper ». Plantes aromatiques, plants de tomates, fraisiers et salades prospèrent déjà, soignés avec amour : « Ce jardin est un lieu important, apaisant, souligne Abbassia Hakem, adjointe à la maire de Nantes en charge des solidarités et de l’inclusion sociale. Il complète à merveille ce logement qui entre dans la volonté de la Ville de créer des lieux d’accueils adaptés et innovants, qui font vivre la solidarité et la fraternité. Ça fait du bien de vivre des moments comme cette inauguration. »

Alyssa n’a pas manqué la cérémonie. Ancienne locataire, passée par les foyers de l’aide sociale à l’enfance, puis par la rue, elle revient régulièrement en visite : « Je vais bien, maintenant », affirme-t-elle. Son visage radieux et son ton enthousiaste pourraient suffire, s’il en était besoin, à justifier l’existence de la maison Beau Rivage.

À noter

230 000 € : c’est le montant des travaux effectués par le service du bâti pour réhabiliter la maison Beau Rivage, propriété de la Ville de Nantes, et financés par Nantes Métropole, l’État et l’AISL.