Au Petit Grenier, la mercerie qui grandit

Publié le 12 mai. 2025

Dernière mise à jour 15 mai. 2025

Depuis fin 2021, la mercerie-recyclerie associative Au Petit Grenier, quartier Beauséjour, ouvre sa porte aux adeptes de couture, broderie et tricot, désireux de se procurer du matériel à moindre coût. Si le réemploi est le maître mot et l’une des raisons d’être de l’association, l’inclusion des personnes en situation de handicap en est une autre, et pas la moindre.

  • Collection de boutons multicolores.
    Pour proposer des produits variés et de qualité, un important travail de récolte, de tri et de valorisation est assuré en partie par des personnes en situation de handicap psychique ou intellectuel. © DR

Quand on pénètre dans la petite boutique de l’avenue Courteline, l’œil ne sait pas sur quoi se fixer tant les étagères débordent de couleurs, matières et objets en tout genre. Au milieu des très nombreuses pelotes de laine, bobines de fil, zip, boutons et autres aiguilles à tricoter, Delphine et Charly accueillent dans la mercerie les clientes et clients en quête de matériel à prix réduit. Et du matériel, les étagères n’en manquent pas comme en témoigne Delphine, fondatrice et salariée de l’association « avant de se lancer on a fait un appel à dons et en un mois on avait déjà récolté 1,5 tonnes de matériaux divers ! ».

Mercerie en façade, recyclerie inclusive en dedans

Parce que si la boutique regorge d’objets à vendre aux passionnés et passionnées qui en franchissent la porte, il y a un important travail de récolte, de tri et de valorisation qui s’effectue en amont. Ces différentes opérations, mais aussi la vente et plus généralement l’activité de l’association, sont en partie réalisées par des personnes en situation de handicap psychique ou intellectuel. « La mercerie n’est finalement qu’un outil » explique Delphine « un outil au service de l’inclusion de toutes et tous ». 

Un lieu d’expérimentation

Adaptation et expérimentation sont les valeurs cardinales d’Au Petit Grenier qui accueille depuis ses débuts de très nombreuses personnes, porteuses de différents handicaps, dans une grande variété de cadres et de situations. « En stage ou en service civique, pour une journée ou plusieurs mois, en groupe ou individuellement, on s’adapte à toutes les demandes et à tous les objectifs » détaille Delphine. Découverte du monde du travail, désir de créer du lien, s’essayer à la vente ou même tester sa fatigabilité, l’association répond à de nombreuses demandes. Pour cela la structure a tissé un vaste réseau et des partenariats avec beaucoup d’établissements : IME, SESSAD, Unité Préparatoire A la Vie Sociale (UPAVS)… « Les établissements expérimentent, nous aussi » s’exclame Delphine. 

Des ateliers hors les murs

Le modèle fonctionne bien, voire très bien, tant pour la mercerie – désormais à l’étroit dans son local – que pour les stagiaires. « C’est un cocon, un endroit génial » s’enthousiasme Charly 19 ans, volontaire en service civique auprès de l’association. « Pour moi qui suis en passe d’être déclarée en situation de handicap par la MDPH, c’est une excellente manière de mettre un premier pied dans le monde du travail, de me construire un futur, d’essayer de nouvelles choses. Avoir des responsabilités ça me donne confiance ! ». Charly, comme d’autres stagiaires, œuvrent à la mercerie, au tri et à la valorisation des dons, mais aussi sur des évènements organisés dans le quartier du Breil tout proche. Au Petit Grenier ne manque pas de projets et de sollicitations, au point malheureusement de refuser des demandes de stage, faute de place dans son local. Malgré les difficultés logistiques, Delphine, Charly et les autres continuent chaque jour de s’investir entre valorisation et inclusion, le tout au milieu des milliers de pelotes de laine multicolores et des kilomètres de tissus bariolés qui décorent les étagères. 

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