Divine and the Queens, chanter, danser et lutter

« En 2017, quand on a créé l’association, la culture drag n’était pas très connue du grand public », explique Mickäel, président suppléant de l’association de Divine and the Queens « mais l’émergence de Drag Race France depuis 3 ans, on assiste maintenant à une explosion des performances queer et drag ». Un véritable boom qui n’est pas sans impact pour l’association désormais très sollicitée sur le territoire nantais, et même plus largement dans l’ouest de la France. 

« Même si tout le monde ne le revendique pas comme tel, se mettre en drag quand on est un homme cisgenre¹, et performer dans l’espace public est un acte militant », poursuit Mickaël, qui performe sous le nom de Sylvia Lovelace. Par militantisme, il faut entendre une manière de mettre en lumière la culture queer et les valeurs d’une communauté LGBTQIA+ trop souvent invisibilisée.  Et pour cela Divine and the Queens a d’abord beaucoup investi les établissements de la nuit, bars et clubs en tête. 

Pourtant, l’activité de l’association ne se résume plus seulement à la vie nocturne nantaise, mais va bien au-delà. « Divine à vraiment diversifié son activité. On anime des brunchs festifs, des bingos. Nous organisons également des lectures de contes pour enfants, comme on a pu le faire à NOSIG ou à la médiathèque Luce Courville. » Des activités variées, ou la performance se mêle à l’animation, pour toucher un public toujours plus large. Si l’objectif est d’abord festif, chaque événement est l’occasion de rappels fondamentaux : qu’est-ce que le consentement, qu’est-ce qu’une discrimination. « Même si on a souvent à faire à un public averti, ces rappels, notamment ceux liés au consentement sont importants, ne serait-ce que par rapport à nous qui performons dans un cadre que l’on souhaite bienveillant », rappelle Mickaël.

Des performances qui vont s’intensifier dans les prochains jours puisque Divine and the Queens organise Nao Queer, un bal guinguette queer dans le cadre exceptionnel du Château des Ducs de Bretagne le 31 mai prochain. « On retrouvera des performances drag évidemment, mais aussi un DJ Set, un marché d’artistes locaux et un stand de l’association », détaille le président suppléant de l’association. Divine sera aussi présent rue des Carmes à Nantes pour un before de la Pride qui s’annonce comme d’habitude très animé. « Il y a quelques années on s’est juste dit que c’était cool de performer sur le balcon d’un adhérent de l’asso rue des Carmes, sans plus d’ambition que ça. Finalement on s’est retrouvé avec 700 personnes à nous regarder ! » Désormais plus cadré, en partenariat avec plusieurs bars de la rue, cet avant-goût festif et inclusif de la Pride sera à retrouver le 14 juin prochain. Et comme à chaque fois, Divine and the Queens fera rire, chanter, et danser toutes celles et ceux qui viendront célébrer avec elles la diversité, l’égalité et l’adelphité². 

(1) Une personne est cisgenre quand le genre qu'on lui a attribué à la naissance est le même que celui par lequel elle se définit.
(2) L'adelphité regroupe les termes de sororité et de fraternité. Le terme désigne la solidarité entre semblables, qu'ils et elles soient femmes, hommes ou personnes non-binaires.