Au Comptoir d’Halvêque, le bio est à la portée de toutes les bourses

Des petits (et gros) légumes, des pâtes, du riz, du jus de pommes… Il y a tout cela au Comptoir d’Halvêque, mais aussi et surtout beaucoup de chaleur humaine à partager autour d’un café – agrémenté souvent d’un morceau du gâteau apporté par une voisine. « Après les Solimarchés de Port-Boyer, du Ranzay et de la Bottière, nous avions envie de créer un nouveau format dans un lieu convivial », explique Laura Migotti, directrice de l’association Projets solidaires dans la cité, chargée du projet.

Des habitantes à la manœuvre pour construire le projet

Alexandra Mader, d’abord en tant que stagiaire, puis comme coordinatrice de l’action, avait pour mission d’imaginer pour la Halvêque un magasin solidaire : « Un groupe d’habitantes s’est rapidement constitué, fin 2023. Chacune a apporté ses idées et ses compétences. Le projet a été construit en fonction des possibilités, des besoins et des contraintes identifiés. » La Ville a mis à disposition la salle des quatre carrés, dans le parc Gustave-Eiffel, partagée avec deux autres associations et, en juillet 2024, le Comptoir a ouvert ses portes aux 14 premiers foyers inscrits. Il sont maintenant une trentaine. Le mardi matin, la boutique temporaire bourdonne comme une ruche.

Trois tarifs et plein de recettes

« L’épicerie est ouverte à toutes et tous, avec trois tarifs : de 3€ à 9€ pour un petit panier, de 5€ à 15€ pour un grand, selon le quotient familial. Le tarif le plus cher correspond au prix payé au producteur, le Jardin d’Esia, ferme maraîchère bio et chantier d’insertion à La Chapelle-Heulin », précise Laura. Chaque client choisit ce qu’il met dans son sac, avec pour seule obligation de prendre au moins trois légumes différents, « pour inciter à varier l’alimentation et à découvrir de nouveaux produits ». On ne sait pas cuisiner un chou pak choi ? Qu’à cela ne tienne, des fiches recettes sont à disposition : « Avec les courges, je faisais toujours la même chose, raconte Hafsa. J’ai découvert plein de façons de les cuisiner. Je viens chaque semaine, le panier me permet de préparer les repas pratiquement toute la semaine pour moi et mes trois enfants. C’est très bien, on sait ce qu’on mange, c’est bio et pas cher. »

« On peut venir juste pour se rencontrer et discuter »

Les produits secs sont achetés localement, autant que possible, et sont également bio. Les œufs proviennent du Solimarché, le jus de pommes des Vergers de Bellevue…
Pour éviter le gaspillage et la tenue d’une caisse, les familles intéressées doivent s’inscrire et payer d’avance les achats du mois. « Évidemment, si cela pose problème d’avancer l’argent, on trouve des solutions ! » Les salariées de l’association sont présentes, mais ce sont les bénévoles, une dizaine, qui se chargent de tout, et surtout de réserver le meilleur accueil aux visiteurs, qu’ils soient clients ou non : « On peut venir juste pour discuter et se rencontrer. » La moitié des clients bénéficient du tarif solidaire rendu possible par le contrat ville signé avec la Nantaise d’habitation, la Ville, Nantes métropole et l’État et par des mécènes (fondation Vinci et Crédit mutuel).

Des ateliers hebdomadaires

Le Comptoir propose aussi des ateliers le jeudi matin : ateliers santé dans le cadre d’un contrat local de santé, confection de contenants en tissu pour le vrac, décoration de la salle et, une fois par mois, atelier cuisine suivi d’un repas solidaire à la Locomotive toute proche. C’est encore, ponctuellement, des visites de l’exploitation maraîchère. Et le projet, pour 2025, de l’instauration d’une autre permanence, en fin de journée, pour les personnes qui ne peuvent pas venir le mardi matin.