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À Dernière main, des vêtements à petits prix et pour une bonne cause

Publié le 09 octobre 2024

Dans le centre de Nantes, l'îlot Boucherie, est désormais « réinventé ». La boutique Dernière main y a été inaugurée jeudi 10 octobre 2024. On y trouvera, à petit prix, des vêtements d’occasion. Leur vente fera vivre l’association du même nom, qui habille les plus démunis.

Fin de chantier à Dernière main, la nouvelle friperie solidaire à Nantes © Romain Boulanger pour Nantes MétropoleTexte alternatif de l'image
Fin de chantier à Dernière main, la nouvelle friperie solidaire à Nantes © Romain Boulanger pour Nantes Métropole

L’îlot Boucherie, l’un des lieux à réinventer à Nantes, est pour le moins original : la cage d’un escalier mécanique désaffecté depuis des années. Quelques mètres carrés en haut et en bas, reliés par un escalier à 45 degrés. Que faire de cet espace très central mais très compliqué à aménager ? L’association Dernière main a relevé le défi et a remporté les suffrages avec son projet de boutique de vêtements d’occasion.

Distribution dans les bidonvilles

« Depuis 2019, nous récupérons des vêtements d’occasion auprès d’associations locales comme L’homme debout ou la Fraternité, explique Idris Carlier, fondateur et directeur bénévole de Dernière main. Nous les trions pour les donner aux plus démunis, à proximité. Beaucoup sont distribués dans les 61 bidonvilles de l’agglomération, mais aussi, à la demande, aux exilés, aux sans-abri… » Si, dans la vie, Idris est menuisier « dans le secteur du luxe. J’aménage des boutiques ou construis du mobilier pour des marques prestigieuses », il fait le grand écart en s’occupant, durant son temps libre, des plus démunis.

« J’ai été ému par la situation des Roms, qui vivent dans des conditions très précaires, dans des caravanes, faute de mieux car ils ne sont pas nomades. Ils travaillent beaucoup, souvent la nuit, dans des métiers difficiles. Je me suis demandé comment les aider. Sensibilisé au gaspillage des textiles dans nos sociétés*, j’ai eu l’idée de créer l’association pour approvisionner les Roms en vêtements, dont la recherche leur prenait beaucoup de temps. »

« Un lieu pérenne pour développer notre identité »

Si la plus grande partie des textiles est donnée à celles et ceux qui en ont besoin (Roms, exilés, sans-abri...), 4 à 5 % du volume récupéré est vendu à petit prix pour faire vivre l’association : « Nous avons deux salariés à temps partiel, et il faut mettre du carburant dans les véhicules. Je prête personnellement deux camionnettes, et l’un de nos bénévoles utilise sa voiture pour aller récupérer les dons des particuliers. »  Les ventes étaient jusqu’à présent ponctuelles, dans des lieux divers : cafés, bars à jeux, marchés, à Askip… ou dans des magasins éphémères,  comme c’est le cas, jusqu’en décembre, dans l’ancienne boutique Nantes musique, rue de Strasbourg. « Il nous fallait un lieu pérenne pour affirmer et développer notre identité. »

Les vêtements circulent en téléski !

Idris a mis son savoir-faire au service de la conception et de la réalisation d’une grande partie de l’aménagement de l’ancienne cage d’escalier mécanique : « Je me suis éclaté, j’ai pu m’exprimer pleinement, en utilisant beaucoup de matériaux de récup’, fournis notamment par nos associations ressources comme la Boîte à récup’. Des donateurs nous ont aidés aussi. » Les bénévoles, heureusement venus nombreux pour prêter main forte, ont eu à peine un mois pour aménager le nouveau local, tout en bois, verre, chrome et mousse. De part et d’autre de l’escalier central, les vêtements tourneront sur des cintres : « Nous avons adapté un ancien téléski acheté dans le Jura. » Accessibles à toutes les bourses, les vêtements seront vendus de 4€ à 25€.

Journées gratuites, à 2€, événements...

Pour l’inauguration, animée par un show de Bernardino Femminielli, la boutique est vide, « pour bien voir le lieu ». Elle sera ouverte (et pleine !) à partir de jeudi 17 octobre, du jeudi au dimanche, de 14h à 19h. Entrée en bas de la rue Beaurepaire (tram place du Cirque). Chaque mois sera organisée une journée de gratuité, et une journée à 2€, et divers événements annoncés sur les réseaux sociaux (Instagram et Facebook).

*En Europe, 5,8 millions de tonnes de textiles (10 000 à 20 000 tonnes en France) finissent à la poubelle et sont enfouies ou incinérées.

 

 

 

Pratique

Pour donner des textiles (vêtements, linge de maison, chaussures), appeler Pascal, bénévole qui passe à domicile chercher les dons : 06 74 90 54 21.