Les jeunes femmes prennent la plume avec Des mots d’elles

Le corps des femmes, le harcèlement, la puberté, l’exil, les femmes dans l’histoire… Ces sujets sont au sommaire du premier numéro de Des mots d’elles, sorti en juillet dernier. Édité à 300 exemplaires dans son format papier et disponible en ligne , le magazine de 48 pages a été réalisé par une dizaine d’apprenties journalistes âgées de 16 à 26 ans. « Les jeunes femmes sont parfois invisibilisées, notamment dans l’espace public. Il était important qu’elles trouvent leur place et qu’elles puissent s’emparer de sujets qui leur tiennent à cœur pour faire entendre leur voix », indique Mathilde Chevré, journaliste et formatrice en éducation aux médias, qui les accompagne sur ce projet.

« Un enrichissement mutuel »

Réunies une fois par mois de septembre à juin à la maison de quartier La Locomotive, les participantes ont défini collectivement les sujets avant de passer aux interviews et à la rédaction. « J’ai écrit un article sur les mineures et mineurs en situation de prostitution avec les professionnels du dispositif Alba, on en parle très peu alors que les chiffres sont alarmants (400 jeunes à l’échelle du département, NDLR), raconte Léna, étudiante de 20 ans, qui habite Saint-Joseph de Porterie. J’ai également travaillé sur la montée du fascisme en Europe avec l’interview d’un maître de conférences en science politique. J’ai ensuite aimé découvrir les articles de mes amies reflétant une diversité de points de vue. Il y a une fierté collective. » Les sujets, mis en valeur par le travail de l’illustratrice et graphiste Roxane Pongérard, se déclinent également en podcasts de 15 à 30 minutes : « C’était une première fois, j’ai beaucoup aimé cette expérience ».

« Pour cette première année, il y a eu un enrichissement mutuel avec une diversité d’âges et un partage d’expériences. Dans leur bilan, les filles soulignent la montée en compétences, la pertinence des sujets, la force de la parole… L’ambiance était très bienveillante avec un plaisir de se retrouver à chaque fois », résume Mathilde Chevré. Le projet est reconduit pendant cette année scolaire 2024-2025 avec, toujours, une dizaine de participantes âgées de 15 à 30 ans maximum. Le premier atelier devrait avoir lieu début octobre. Une expérience renouvelée pour Lena : « On est très bavardes, on a plein d’idées pour la suite ! »