Des « petits bagages d’amour » pour les mères en grande précarité

Dans le local de stockage d’Un petit bagage d’amour, Karine sélectionne avec soin des vêtements du 18 au 24 mois : « Tout est en très bon état, on met ce que l’on donnerait à nos enfants, souligne la bénévole qui complète ensuite son colis avec des produits d’hygiène. Je vais apposer l’étiquette avec le nom de la personne bénéficiaire puis l’appeler pour la prévenir que son bagage est prêt. » Chaque mois, 45 volontaires préparent ainsi une cinquantaine de bagages pour des mères et des futures mères sans abri ou en grande précarité, orientées par des acteurs du secteur médico-social.

La remise se fait lors de permanences organisées les vendredis et samedis matin au Ripaillon, ancien restaurant transformé en lieu de vie associatif à Pirmil. « Nos kits de naissance se composent de vêtements, de produits d’hygiène pour les enfants et les mères, de matériel de puériculture et d’un moyen de portage et de couchage, précise Sophie Cormerais, co-présidente de l’antenne nantaise. Les femmes peuvent ensuite revenir pour un deuxième apport de vêtements du 9 au 24 mois et un matériel plus adapté à l’âge de l’enfant. » Les produits, neufs ou de seconde main, sont fournis par des particuliers et des entreprises.

« Pas seulement du don »

Les bénéficiaires, souvent des mères isolées dont moins de 10 % ont un logement pérenne, sont accueillies avec café et gâteaux : « Ce n’est pas seulement du don, il y a toujours un temps d’échange. On leur demande comment elles vont, comment se déroule leur grossesse, où elles en sont avec le logement… On peut les aider en activant un réseau d’entraide et en les accompagnant dans les démarches. »

Augustine et Rony Omair, parents d’un bébé de 9 mois, apprécient le lien de confiance tissé au fil des semaines : « Ce n’est pas une association, le mot approprié serait plutôt famille. Au-delà de l’aide matérielle - poussette, vêtements, couches, produits d’hygiène, lait, petits pots -, les bénévoles sont toujours à l’écoute, nous conseillent et veillent à notre bien-être. Nous sommes émerveillés de voir comment des gens peuvent prendre soin de personnes qu’ils ne connaissent pas. Quand on repart, on a le sourire », souligne le couple, hébergé par une association.

Pour répondre à la demande « croissante », Un petit bagage d’amour recherche actuellement des bénévoles et a besoin de vêtements, « en particulier des bodies, des pyjamas, des combinaisons pilote et des manteaux jusqu’à la fin de l’hiver ».