L’édifice retrouve sa vocation de basilique
« La restauration s’est efforcée de redonner à Saint-Donatien et Saint-Rogatien son sens originel. Ce n’est pas une église paroissiale mais une basilique, c’est-à-dire un édifice construit pour vénérer un ou des saints. Le bâtiment suit d’ailleurs un plan basilical, qui facilite la déambulation des croyants autour du lieu le plus sacré : la crypte, qui abrite les reliques de Donatien et de son frère Rogatien. Tout tourne autour de ces deux "Enfants nantais", premiers martyrs chrétiens de la ville. »
La lumière du jour pénètre à nouveau dans la crypte
« Dans cette même démarche, nous avons rétabli ce qu’on appelle la confession : une ouverture au dessus du tombeau, qui fait communiquer la crypte et le chœur. Elle avait été obstruée quand le chœur a été réaménagé pour la nouvelle liturgie, après le concile de Vatican II en 1962. Autour de la confession, nous avons installé un nouveau garde-corps, décoré des symboles des deux saints : une rose et un lys. On retrouve ces fleurs dans le décor peint de la chapelle axiale, derrière le chœur ».
La charpente est (presque) entièrement neuve
« Ce sont de petits travaux d’entretien sur le toit qui ont déclenché accidentellement l’incendie de juin 2015, qui s’est étendu très rapidement. De la charpente d’origine, nous avons seulement pu conserver les deux fermes les plus proches du clocher, sauvées par les pompiers. Le choix d’utiliser le bois pour reconstruire la charpente a été mûrement réfléchi. C’est un matériau durable et une autre technique – par exemple le béton armé – aurait nécessité des modifications de la structure. »
Les voûtes immaculées ont été refaites à neuf
« La basilique ne posait pas de problèmes de conservation, mais ses murs étaient encrassés, noircis. Pendant l’incendie, certaines voûtes ont été percées et des poutres calcinées sont tombées à travers. Le travail de restauration intérieure a d’abord consisté à renforcer la structure des voûtes et remplacer certaines pierres, parfois des voûtes entières. Puis le nettoyage des surfaces a permis d’harmoniser l’ensemble, pour qu’on ne voie pas de différence entre les parties touchées par le feu et les autres. »
Un champignon attaquait les coursives
« Les coursives nous ont causé quelques difficultés. La mérule, un champignon qui attaque le bois, y est apparue avec toute l’eau déversée pendant l’incendie. Nous avons dû entièrement enlever et refaire les planchers. Quant aux ouvertures, leur partie supérieure avait été masquée lors d’un précédent chantier. Depuis la restauration, on peut admirer les baies entières. »
L’horloge originelle était au placard
« Cette magnifique horloge a été entièrement restaurée elle aussi. Elle était logée dans une sorte d’armoire et donc invisible. Elle porte une plaque gravée avec son année de fabrication, 1902. La construction de la basilique a commencé en 1872, mais le chantier a été arrêté une vingtaine d’années. Il a fallu attendre 1900-1902 pour que soient réalisées les deux tours en façade, et qu’on installe l’horloge... »
Les frises en latin sont toutes restituées
« Ces éléments ne sont pas des peintures murales, mais des toiles fixées sur un châssis. Noircies, patinées, on les voyait à peine et certaines avaient disparu avant même l’incendie. C’était le cas pour celles du chœur, mais nous avons pu les rétablir grâce à l’étude de documents et de photos. Avec le temps, il est assez fréquent qu’un édifice perde certains de ses éléments. À Saint-Donatien, tous les lustres d’origine ont disparu ! »
Les dégâts de l’archange ont été réparés
« La voûte de la chapelle sud était détruite depuis la tempête de 1972 : une statue de l’archange Saint-Michel installée plus haut était tombée à travers le toit... Nous avons reconstituée la voûte en utilisant du plâtre, mais le travail de trompe-l’œil est parfait. Des tableaux ont été raccrochés au mur : sur l’un d’eux, on voit le quartier Saint-Donatien comme il apparaissait autrefois. La statue de l’archange a été détruite mais on peut toujours voir, à l’extérieur de la basilique, une grande statue de la Vierge qui était son pendant côté nord et qui a été déposée au sol par précaution ».
Quatre tableaux retrouvent leur lustre
« Ce sont Le Christ entre Moïse et Saint Jean-Baptiste de Georges Lavergne, deux tableaux commandés au peintre Silverio Capparoni représentant les Enfants nantais et un Portrait de Monseigneur Fournier – l’évêque à l’origine de la construction de la basilique. Des objets d’orfèvrerie – une croix de procession et des objets utilisés pour le culte – ont aussi été restaurés. Prochaine étape : la statue équestre de Jeanne d’Arc, sur la place. Cette œuvre du Nantais Charles Lebourg est l’une des trois statues en bronze de la ville qui n’ont pas été fondues durant la Seconde Guerre mondiale ».