12 actions qui expliquent le boom du vélo à Nantes Métropole
12 actions qui expliquent le boom du vélo à Nantes Métropole
Publié le 10 juill. 2025
Dernière mise à jour 10 juill. 2025
Une enveloppe record de 113 millions d’euros (M€) lui a été consacrée sur le mandat municipal 2020-2026. Mandat qui aura vu le nombre de cyclistes augmenter de 18 % par an.
« Un moyen de déplacement peu coûteux, bon pour la santé, silencieux, qui apaise la ville, qui ne pollue pas. » Voici comment Johanna Rolland liste les atouts du vélo, dont la pratique a fait un bond spectaculaire dans la métropole nantaise : « Si l’on regarde entre 2019 et 2022, c’est +18 % par an. Il suffit d’observer la ville pour se rendre compte de l’augmentation du nombre de cyclistes. » Alors que les objectifs du plan de déplacements urbains 2018-2027 fixaient la part du vélo à 12 % à horizon 2030, les ambitions ont été revues à la hausse : « Nous avons porté cet objectif à 15 % dans le Plan climat que nous venons de voter ».
Pour la présidente de Nantes Métropole et les élus en charge de la politique vélo, l’explication de ce succès tient à l’effort d’investissement record porté par la collectivité sur ce mode de déplacement : « De 50 M€ sur le précédent mandat à 113 M€, soit 30 € par an et par habitant, un niveau comparable à ceux observés dans les villes d’Europe du nord ». Comment cet effort a-t-il été décliné sur le terrain ? Revue de détail.
Des infrastructures sécurisées plus nombreuses
Créer d’ici 2026 un réseau de pistes cyclables sécurisées, rapides et bien identifiées : c’est l’idée des Grandes voies vélo (GVV), dont de premiers tronçons sont déjà livrés. « Ces artères vont irriguer la ville pour relier les 24 communes de l’agglomération sur 220 km, permettre le passage d’une commune à l’autre sans passer par le centre », rappelle Nicolas Martin, vice-président de Nantes Métropole en charge des déplacements doux, tout en soulignant « la coopération entre les élus mobilité des communes, les services, les associations et collectifs... ». Les GVV s’appuient sur les multiples aménagements cyclables effectués au fil du mandat. « Nos engagements ont été dépassés : au lieu de 50 km, on a réalisé 100 km. C’est comme si on avait relié Nantes à Rennes en itinéraire cyclable », sourit Simon Citeau, adjoint nantais en charge des déplacements doux, pour qui « l’objectif premier est bien d’aller chercher de nouveaux utilisateurs ».
Une identité bien affirmée
Lancée en septembre 2023, la marque Naolib a donné une identité unique à différents services liés à la mobilité : transport en commun, parkings, mais aussi vélo. Objectif ? Simplifier les parcours des usagers et réunir sur un même site l’ensemble des informations relatives à l’offre de transport dans la métropole, dont la location de vélos en libre-service ou en moyenne et longue durée et les services de stationnement vélo.
Des vélos en libre-service disponibles 24/24 h
Les vélos Naolib en libre-service permettent des déplacements en proximité, rapides et décarbonés. Répartis dans 125 stations, facilement accessibles via une appli dédiée, leur nombre s’élève aujourd’hui à 1 230. « Nous comptons étendre cette offre au-delà du périphérique et l’électrifier », indique Johanna Rolland, avant de souligner que « le service est passé de 19 000 abonnés à 41 000 » depuis 2019.
Des vélos en location pour tous les besoins
Là encore, les chiffres sont éloquents. « La flotte de vélos en location longue durée a doublé, avec 3 600 vélos Naolib électriques », souligne la présidente de Nantes Métropole. L’offre se caractérise aussi par sa souplesse : 5 modèles sont proposés à la location, du vélo classique (avec ou sans assistance électrique) au longtail, en passant par le vélo pliant, le vélo cargo et le vélo équilibre.
Des espaces vélo pour s’informer et s’équiper
La première « Maison bicloo » avait pris place dès 2018 au Carré Feydeau. Devenue Espace vélo Naolib, elle a depuis 2024 son équivalent à Rezé. Gérés par JCDecaux, ils permettent aux particuliers de s’informer sur les services vélo, tester des modèles en location longue durée et de s’équiper. Ils comprennent également un atelier pour toutes les opérations de maintenance utiles à l’entretien des vélos.
Un service dédié au « dernier kilomètre »
C’est le petit dernier des services de vélo et trottinettes en libre-service. Naolib Micromob’ a été mis en place en 2024 à la Chantrerie à Nantes et dans deux secteurs de Saint-Herblain, pour favoriser les déplacements courts. 35 vélos et 60 trottinettes à assistance électrique sont répartis sur 16 stations interconnectées, facilement accessibles via une appli dédiée.
Des coups de pouce financiers
Tarification solidaire pour la location longue durée, avance de frais pour l’aide à l’achat d’un vélo neuf ou d’occasion, aide à l’acquisition dédiée aux professionnels : autant de dispositifs mis en place par la Métropole pour encourager la pratique du vélo, et accessibles sous conditions de ressources. « Nous avions autrefois des aides indifférenciées, aujourd’hui, selon les situations, ces aides peuvent monter à 1 500 €, rappelle Nicolas Martin. On répond ainsi à un public qui n’aurait pas eu accès à ce type de mobilité ».
Des liens avec les professionnels du cycle
C’est notamment dans le cadre de ces dispositifs qu’un « partenariat privilégié » a été mis en place avec les professionnels locaux du cycle, souligne Aurélien Boulé-Fournier, élu métropolitain délégué au développement de la pratique cyclable et au suivi des associations cyclistes. « 18 vélocistes ont participé au programme en 2023, nous avons aujourd’hui 28 partenaires pour l’avance de frais. »
Un soutien accru aux associations vélo
« Depuis 2020, le nombre de structures associatives accompagnées par la Métropole pour développer les pratiques cyclables et marchables a fortement progressé, passant de 3 associations en 2020 à 10 aujourd’hui », poursuit Aurélien Boulé-Fournier. Au-delà de leur nombre, il y a eu « changement de logiciel » dans la manière de travailler en partenariat : « L'expertise citoyenne et associative est au cœur de notre nouvelle gouvernance », souligne l’élu.
Des animations pour développer la « culture vélo »
« L’écosystème vélo » se mobilise aussi sur des manifestations populaires et festives : « La Vélorution qui a lieu tous les mois, Vélo boom boom qui se déploie depuis 6 mois, le Vélotour dont la première édition a réuni 4 200 participants », liste Aurélien Boulé-Fournier, avant de souligner « le développement d’interventions tout public, notamment au sein des entreprises, et avec Naolib ».
Un accompagnement des plus jeunes
Former les plus jeunes à la conduite du vélo, améliorer le chemin vers l’école : sur ces deux points, la Métropole joue la sécurisation. « L’ensemble des CM1 et CM2 passent sur la piste de la sécurité routière de la Beaujoire, pour un apprentissage du vélo », indique Simon Citeau. Quant au 2e volet, 74 écoles ont été accompagnées dans le cadre du dispositif d’écomobilité scolaire et 28 rues scolaires sont en expérimentation ou ont été pérennisées. « On revoit le plan de circulation, les aménagements, on met du stationnement pour les cycles dans et en dehors de l’école… ».
Un soutien à la « cyclologistique »
À côté des « vélotaffeurs » qui effectuent leur trajet domicile-travail, les « pros à vélo » se déplacent toute la journée pour travailler – et notamment dans la logistique. En lien avec les acteurs du secteur, la Métropole travaille autour de trois axes : « La décarbonation du transport de marchandises, la décongestion, pour réduire le nombre de camions, la désuberisation car on porte une forte attention aux modèles économiques », explique Thibaut Guiné, élu métropolitain en charge de la logistique urbaine. Parmi les outils déployés, le pacte de logistique urbaine durable, l’aide à l’achat de vélos cargos pour les professionnels, les programmes Décarbomile, pour la mise en place de hubs cyclo-logistiques, ou encore Soluces, pour des solutions destinées aux commerçants et aux artisans.