Ces start-up nantaises innovent dans l’accessoire pour vélo
Publié le 29 juill. 2025
Dernière mise à jour 29 juill. 2025
« Solex » du futur, éclairage connecté, vélo cargo en kit… Utiles, écolos et accessibles, des accessoires innovants pour vélo sont inventés par trois jeunes entreprises de Nantes et Rezé.
Captain Blink fait briller les cyclistes
L’ingénieur designer et vélo taffeur nantais Ramzi Ammar a conçu Captain Blink pour pallier un problème bien connu des cyclistes : le manque de visibilité. « L’éclairage réglementaire, avant et arrière, n’est pas efficace à 360°. À un croisement, une voiture ne voit pas le vélo qui arrive sur la route perpendiculaire », explique l’entrepreneur, qui a pris conscience de sa propre vulnérabilité : « J’en ai parlé sur les réseaux sociaux et j’ai constaté que nous étions nombreux à les partager. J’ai donc créé un groupe privé pour coconcevoir un système d’éclairage efficace. »
Le résultat de leur réflexion ? Des brassard lumineux et connectés, qui rougissent en « feux stop » lorsque le cycliste freine, ou clignotent à droite ou à gauche d’un simple coup de pouce pour indiquer un changement de direction. L’idée : « Répondre aussi au besoin de celles et ceux qui hésitent à lâcher le guidon – et donc la poignée de frein – pour tendre le bras ». Rechargeables via une prise USB, les brassards ont une autonomie de 8 heures et l’on peut personnaliser leur éclairage via une appli. Les brassards Captain Blink sont commercialisés au prix de 149 €. Captain Blink est lauréat du prix Innovation sécurité routière 2025.
Vloteck, le vélocargo en kit
Devenu père de deux enfants, Anthony Bordron a constaté qu’il ne pouvait transporter ces derniers à vélo que moyennant l’acquisition d’un vélo-cargo ou vélo longtail, « à plus de 3 000 euros ! Pas à la portée de tous, et souvent fabriqués sur des chaînes asiatiques, avec des conditions de travail peu enviables… » Le Rezéen a donc « cherché comment faire avec ce qu’on a ici ». Designer indépendant, fils de mécanicien agricole, neveu de charpentier, il avait tous les outils en tête et en mains pour trouver une solution.
C’est ainsi qu’il a conçu Vlotek, comme « vélo, low tech… et une consonance qui rappelle mes origines slaves » : un prolongement pour vélo, en pin des landes issu de forêt bien gérées, plaqué dans les Deux-Sèvres, découpé à Bouguenais et livré en kit, à assembler soi-même « avec des outils basiques, pour se l’approprier. Je veux redonner de l’autonomie aux gens, leur permettre de reprendre du pouvoir sur l’objet. Et retrouver ce qui fait l’essence du vélo : un objet populaire, accessible, hyper simple, qu’on peut réparer soi-même. Les deux-tiers des Français ont des vélos, dont beaucoup ne servent jamais. Équipé d’un Vlotek qui se monte et se démonte en quelques minutes, on peut transporter des enfants et des charges jusqu’à 55 kg. » Vlotek sera prochainement proposé en prévente, « à moins de 600 € ».
Vebo transforme le vélo classique en VAE
Le Vebo, dispositif imaginé par l’ingénieur nantais Vincent Habart, permet de doter n’importe quelle bicyclette d’une assistance électrique. Comme l’ancestral Solex (mais très amélioré par la technologie), le Vebo entraîne la roue avant grâce à un galet. Économique, écologique, il se partage. Il suffit de pourvoir un ou plusieurs autres vélos d’une fourche spécifique qui permet d’installer l’appareil en une seconde : « Notre ambition est d’aider un maximum de gens à se mettre ou remettre en selle au moindre coût carbone et à un prix accessible pour les personnes et pour les collectivités : l’investissement dans un Vebo pour la location aux particuliers est amorti en un an, sans nécessiter de maintenance », explique Grégory Delemazure, l’un des quatre associés de l’entreprise.
Moyennant 580€, on peut ainsi transformer sa petite reine en VAE : « Nous usinons nous-mêmes le galet. Composé d’un alliage de caoutchouc, il est conçu pour maintenir une forte adhérence avec la roue grâce à un procédé d’assèchement du pneu en cas de pluie. » Un logiciel embarqué ajuste l’assistance en fonction du terrain et du coup de pédale, jusqu’à 25 km/h. Et l’appareil affiche un taux de réparabilité de 9/10 : « Toutes les pièces seront disponibles dans le temps en France. C’est de la pérennité programmée ! » Les premiers Vebos achetés en prévente seront livrés en septembre. « Nous visons 2 000 à 3 000 ventes dès 2026. »
Un réseau pour booster les initiatives
Initié par Cygo (Union des entreprises du cycle du Grand Ouest), le programme Cygo starter apporte un accompagnement unique et spécialisé à des projets prometteurs de la filière cycle. Chaque lauréat est appuyé par un mentor expérimenté de l’industrie du cycle, avec un double objectif : favoriser la réussite des entrepreneurs tout en consolidant le tissu économique du cycle dans le Grand Ouest. « Ce réseau et son accompagnement constituent pour nous un véritable booster ! », souligne Grégory Delemazure.