Avec Bouge ta frip’, la seconde main nantaise joue collectif

« Ensemble, on est plus forts », résume Doriane Facque, fondatrice et présidente de Bouge ta frip’. Né en 2022, le collectif nantais réunit 26 acteurs nantais du réemploi textile : « Il y a des fripiers mais aussi des ressourceries-recycleries et des créateurs d’upcycling [procédé qui consiste à donner une nouvelle vie à des matériaux usagés, NDLR]. L’objectif est de structurer ensemble une filière locale dans un contexte de crise du secteur et de précarisation du métier », ambitionne la présidente. 

« Tout est sourcé localement » 

Depuis 2024, le collectif anime une boutique éponyme au 13, quai de Versailles à Nantes. Déployée sur 75 m² face à l’Erdre, elle rassemble 7 fripiers permanents avec, également, un stand éphémère renouvelé tous les trimestres. La mutualisation des locaux permet aux fripiers de réduire les coûts mais aussi « de rendre visible un autre rapport au vêtement, plus sobre, ancré localement et solidaire ».

« La fripe aussi connaît des dérives, avec des vêtements qui font le tour de la planète. Ici, tout est sourcé localement. On chine à la pièce dans des associations et ressourceries, explique Doriane Facque. Chaque indépendant a sa manière de chiner, son univers. C’est intéressant pour la clientèle car les styles sont variés : vintage, moderne, années 2000… » 

Des vêtements suspendus pour les personnes précaires 

La boutique propose des pièces à prix libre, issues de dons de particuliers. Et a développé un système de « vêtements suspendus », à l’image des cafés suspendus dans les bars, en partenariat avec l’association La Cloche qui lutte contre l’exclusion : « Les clients arrondissent leurs achats et ça bénéficie ensuite à des personnes en situation de précarité. Nous avons déjà plus de 50 vêtements suspendus pour l’hiver. »

Bouge ta frip’ vient de lancer son émission Revanche textile chaque deuxième lundi du mois, de 19h à 20h, sur Prun’. Le collectif sera présent sur L’Autre Marché du 8 au 23 décembre.