Cinq expositions nantaises à ne pas manquer cet automne

Publié le 08 oct. 2025

Dernière mise à jour 13 oct. 2025

De l’archéologie « augmentée », des cartes qui déplient l’imaginaire, une maison mystérieuse, du cœur et de la pluie. Aperçu des expositions à découvrir, à Nantes, cet automne.

Mémoire de territoire au Chronographe

  • Un verger peint par Simone Le Moigne.
    Prêtée par le Musée d'arts, "Le verger en fleurs" de Simone Le Moigne est l'une des oeuvres majeures présentées dans l'exposition du Chronographe. © Simone Le Moigne (Musée d'arts de Nantes)

Après de longs travaux, le Chronographe rouvre ses portes. Le musée donne accès à la recherche en archéologie. Avec cette première exposition temporaire intitulée Ceci n’est pas qu’un paysage, il éclaire « sur l’évolution de l’implantation des habitants à la confluence de la Loire, de la Sèvre et l’Erdre, de la préhistoire au Moyen âge », résume Clothilde Courtaugis, sa directrice.

 

L’exposition contextualise son propos à l’aide d’objets attestant de l’activité agraire et de la pêche d’autrefois, mais aussi du vivant. Ainsi, une loutre, « la mascotte de l’exposition », raconte à sa façon les interactions entre les sociétés humaines et son milieu. Chassée, car concurrente des pêcheurs, poursuivie pour sa fourrure hydrofuge, « la loutre dit tout de l’idée de prendre soin de la nature », soutient la directrice. L’exposition dépasse le discours scientifique au moyen d’œuvres d’art, comme celles de la peintre Simone Le Moigne (1911-2001) ou du photographe Mario Giacomelli (1925-2000). « Le paysage n’existe que dans le regard qu’on lui porte, affirme Clothilde Courtaugis. C’est une production de l’esprit. » De quoi stimuler la réflexion.

 

Jusqu’au 22 février. Du mercredi au dimanche, de 14 h à 18 h. Entrée : 1,5 € à 4 €.
Le Chronographe, 21 rue Saint-Lupien, à Rezé.

Une cartographie du sensible au Lieu Unique

  • Une fresque murale.
    La fresque "Calculating Empires", de Kate Crawford et Vladan Joler. © Marco Cappelletti

Du territoire à la carte. L’exposition Dans les plis des cartes joue avec la représentation dans l’espace de phénomènes concrets ou abstraits. En une douzaine de projets d’artistes et de laboratoires, Eli Commins (Lieu Unique), Patrick Gyger (Plateforme 10 à Lausanne) et Alexandra Müller (Musée Jules-Verne et Cité des imaginaires) mêlent technique scientifique et exploration imaginaire.

 

Pour Calculating Empires, l’Australienne Kate Crawford et le Serbe Vladan Joler retracent, sur une fresque monumentale et en noir et blanc, cinq siècles de connexion entre technologie et pouvoir. Avec Transformations marines, le studio Lemercier, Joannie Lemercier et Juliette Bidasse donnent à voir les conséquences de la montée des eaux sur la géographie en illustrant quotidiennement un scénario de submersion différent avec une machine à dessiner. Tandis que Michael Golz (Athosland) ou Marie-Claire Messouma Manlanbien (Temple of Care) se réapproprient la cartographie pour dépasser les frontières du réel et nous guider vers l’imaginaire et l’intime.

 

Du 25 octobre au 11 janvier. Du mardi au samedi, de 14h à 19h. Le dimanche, de 15h à 19h. Gratuit.
Le Lieu Unique, Quai Ferdinand-Favre, à Nantes. 

Un conte photographique au Centre Claude-Cahun

  • Une femme de dos dans une forêt.
    Avec Wild Rose, la photographe Gabrielle Duplantier narre les retrouvailles avec sa maison familiale. © Gabrielle Duplantier

« Les photographies de Gabrielle Duplantier appellent l’histoire, le récit, la narration », estime Émilie Houssa, codirectrice du Centre Claude-Cahun. Elles invitent à l’imagination d’un univers proche du conte. » 

 

Wild Rose relate les retrouvailles de la photographe avec sa maison familiale. En noir et blanc, Gabrielle Duplantier nous invite à une balade mystique à l’orée d’une forêt landaise que l’on croirait envoûtée. Un environnement à la fois attirant et hostile. Autour de cette bâtisse isolée gravitent famille, amis et enfants. Comme autant d’occasions de saisir des portraits aux regards tendus qui ponctuent un récit intime poétisé.

 

Du 17 octobre et 11 janvier. Du mercredi au samedi, de 15 h à 19 h. Entrée libre.
Centre Claude-Cahun, 44 rue de Richebourg, à Nantes.

Du coeur à l'ouvrage au Musée Dobrée

  • Portrait d'Antoinette de Fontette tenant un coeur, pierre polychromée datant de 1550. © François Jay / Musée des Beaux-Arts de Dijon (détail)

« Cette exposition part du cardiotaphe — le tombeau du cœur — d’Anne de Bretagne, dévoile Julie Pellegrin à la tête du musée Dobrée. Mais aussi de la devise et de l’emblème qui figurent sur la tour du musée, soit un cœur dévoré par une vouivre et la mention “L’inconnu me dévore”. »  Pour sa première grande exposition temporaire depuis sa réouverture, le musée Dobrée vise le cœur. « Le parcours part de l’intérieur du corps, de l’organe, pour aller vers l’universel et la symbolique du cœur », récapitule la conservatrice.

 

Le parcours progresse à travers les âges et les thèmes grâce à des prêts exceptionnels. Parmi eux, un transi (une sculpture représentant un mort) médiéval à taille humaine ou des chefs d’œuvres d’art contemporains signés Christian Boltanski, Annette Messager, Andy Warhol ou encore Keith Haring.

 

Du 17 octobre au 1er mars, du mercredi au dimanche, de 10 à 18 h. Tarif : 9 € (6 € réduit).
Musée Dobrée, 1 place Jean-V à Nantes.

La pluie imprègne le Musée d’arts

  • Une toile de gustave Caillebotte.
    "Rue de Paris, temps de pluie" (1877), de Gustave Caillebotte. © Musée Marmottan Monet

De l’ondée aux trombes d’eau, la pluie éclabousse l’existence. Les artistes n’y échappent pas et c'est ce que montre à voir cette grand exposition proposée par le Musée d'Arts. « Le XIXe siècle, c’est un moment où les peintres sortent de leurs ateliers et font de la pluie un motif récurrent, explique Marie-Anne du Boulay, commissaire de l’exposition Sous la pluie. Se pose alors cette question : comment rendre tangible cet élément incolore et translucide qui voile l’horizon et brouille les formes ? » 

 

Le Musée d’arts de Nantes s’attache à y répondre en un parcours de 150 pièces. Outre les peintres (Caillebotte, Courbet, Turner, Daumier), l’exposition convoque également la photographie, la littérature, les sons ou les films. « Malgré sa thématique, l’exposition est très joyeuse, souligne Emmanuelle Delapierre, nouvelle directrice du musée d’arts. C’est une manière de réenchanter la pluie. »

 

Du 7 novembre au 1er mars. Tous les jours, de 11 h à 19 h, sauf le mardi. 
Musée d’arts, 10, rue Georges-Clemenceau, à Nantes.