Le Nantes de... Maxime Labat

« Je m’appelle Maxime Labat et je suis né à Paris en 1986. Fils d’un botaniste du Muséum d’histoire naturelle de Paris, je me passionne très jeune pour la biologie et le vivant, mais également pour l’art. Je commence par des études de mathématiques avant de me spécialiser dans la médiation, qui vise à rendre accessible au plus grand nombre la culture scientifique. Pour ma première expérience professionnelle, en 2009, je travaille au Laboratoire, une galerie parisienne aujourd’hui fermée qui explorait les liens entre art et science. C’était intéressant mais dans ce genre d’endroit, on s’adresse à des gens qui "savent". Je voulais développer une autre pratique ». 

« J’arrive à Nantes en 2012 comme médiateur aux toutes nouvelles Machines de l’Île. Tout de suite, je me sens bien dans cette ville. Là-bas, je fais découvrir au public le bestiaire mécanique de la compagnie des Machines, j’explique les techniques de construction, l’histoire du lieu et les écosystèmes représentés. Cette expérience passionnante dure jusqu’en 2015, année où je me lance comme indépendant. J’anime une chaîne Youtube et des conférences, organise des ateliers de création et développe des projets à la croisée de l’art et de la science. En 2017 par exemple, je crée pour le Voyage à Nantes la Tram’ du temps, une œuvre qui retrace l’évolution du vivant sur les aubettes de tramway. Soit 2,7 km pour parcourir 543 millions d’années ». 

Bivouaquer au Jardin des plantes

« En 2018, je réponds à un appel à projets de la Ville de Nantes et lance une première édition de "Bivouac dans les serres". Le principe est simple : permettre à quelques habitants, aujourd’hui tirés au sort, de bivouaquer sous la serre insulaire du Jardin des plantes. C’est un parc extrêmement paysager, une œuvre d’art à part entière qu’on embrasse d’un seul regard. Mais il mérite aussi qu’on s’attarde sur ses « détails ». Dans la foulée de cette première édition réussie, on crée avec d’autres passionnés d’art et de nature le Collectif Serres. Il regroupe musiciens, plasticiens, agronomes, chercheurs… »

L’incroyable diversité du vivant

« Aux personnes qui tentent l’expérience du bivouac, je fais découvrir le chant discret des grenouilles arboricoles ou l’inflorescence nocturne des cactus. La nuit, on utilise tous nos sens. Tout est plus fort : la délicatesse de la crosse d’une fougère, la rugosité d’une pomme de pin, l’odeur d’une orchidée…Dormir dans un parc, c’est l’opportunité de développer un regard sensible sur ce qui nous entoure. Depuis le lancement des Bivouacs, on a ainsi permis à plusieurs centaines de personnes de vivre cette expérience. De mon côté, je me sens privilégié de pouvoir partager avec les gens ma fascination pour l’incroyable diversité du vivant. » 

Ton lieu préféré ?

J'adore le parc du Grand-Blottereau, j'ai l'impression d'avoir fait un grand voyage, seulement en y passant 2 heures...

Une bonne adresse à recommander ?

La Galerie Mira, à côté de la place Graslin. Ça regorge d'artisanat d'art fascinant et sublime.

Un souvenir marquant ?

La première marche du Cheval Dragon de la Machine. À l'époque, je travaillais aux Machines de l’Île, et j'ai pu voir toute la construction jusqu'à la première marche. Spectaculaire !

Une Nantaise ou un Nantais qui t’inspire ?

La metteure en scène Marion Thomas de la Compagnie Frag. Ces spectacles me font rire autant qu'ils me font réfléchir.

L’évènement que tu attends ?

La rénovation du Muséum d'Histoire naturelle. Le projet me fait vraiment rêver. J'ai hâte de voir comment un musée d'histoire naturelle du 21^e siècle aborde la question de la biodiversité à l'heure de son effondrement.

Nantes en 2050 ?

Plus vert et plus sauvage. La transformation est en route et j'ai hâte de voir toutes les petites graines qui sont plantées aujourd'hui devenir de grands arbres plein de vie.