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Les 10 questions que vous vous posez sur le pôle d’écologie urbaine
Publié le 19 oct. 2023
La concertation autour du pôle d’écologie urbaine à Nantes a démarré depuis un mois. Les citoyennes et citoyens sont invités à des réunions, des visites, des tables-rondes et à participer sur le site du dialogue citoyen. A chaque fois, des questions se posent. Voici les réponses aux plus courantes.
Questions pôle d'écologie urbaine
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Ce site d’une vingtaine d’hectares présente plusieurs atouts. Il appartient à la Ville de Nantes et à la Métropole, ce qui simplifie les démarches et il héberge déjà la déchèterie et le Centre de valorisation et de traitements des déchets. L’ancienne décharge également sur le site, sera réhabilitée, ce qui évite d’artificialiser des terres supplémentaires. Les premières habitations se situent à plus de 300 mètres, alors que la réglementation impose une distance minimale de 100 mètres avec une station d’épuration. Enfin, pour être dans une logique d’économie circulaire, des mutualisations d’équipements et de voiries se feront ainsi que des synergies, notamment en termes de valorisation énergétique.
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Le volume de déchets enfouis est estimé à plus d’un million de mètres cubes. Il a été exclu d’extraire ces déchets, la réhabilitation va permettre de stopper la migration des polluants dans les nappes phréatiques, via l’eau de pluie qui s’infiltre dans le sol, et d’éviter les fuites de biogaz issus de la décomposition des déchets. Une couche imperméable sera donc posée sur le sol de l’ancienne décharge. Les eaux pluviales s’infiltreront plus loin et le biogaz, en passant à travers la couche imperméable, s’oxydera pour être rejeté sous forme d’oxygène et vapeur d’eau.
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« D’ici 2030, les collectivités devront avoir réduit de 50% le volume de leurs déchets enfouis, explique Mauricette Chapalain, directrice des déchets à Nantes Métropole. Sauf qu’au niveau régional, aucune nouvelle usine d’incinération ne pourra être construite, ce qui allait poser problème à plusieurs collectivités. L’augmentation de la capacité d’incinération étant autorisée, nous avons fait le choix de nous associer avec sept collectivités pour doubler la capacité de l’usine. » Chaque partenaire investira et financera le projet de rénovation/extension à hauteur du volume de déchets apporté.
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Deux scénarios sont actuellement à l’étude. Le compostage des biodéchets avec les déchets verts ou la transformation en "soupe méthanogène" pour alimenter des méthaniseurs voisins. « L’objectif est de produire utile, précise Mauricette Chapalain. Nous travaillons déjà avec la Chambre d’agriculture et les agriculteurs pour savoir de quoi ils ont besoin. Nous devrions acter un processus en 2024. »
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Les boues de la station d’épuration serviront d’une part à la production de biogaz par la méthanisation et seront incinérées d’autres part par le Centre de traitement et de valorisation des déchets (CTVD). La chaleur produite par l’incinération va déjà aujourd’hui alimenter le réseau de chaleur urbain, la refonte et l’extension du CTVD va permettre d’augmenter l’apport (45 mégawatts contre 30 actuellement). En été, lorsque le réseau de chaleur est à l’arrêt, le CTVD produira de l’électricité (78 gigawatt-heure par an contre 6 actuellement) qui sera autoconsommée et revendue. « 100% de toitures utiles est l’un des objectifs de Nantes Métropole donc les toitures des nouveaux équipements seront soit végétalisées, soit recouvertes de panneaux solaires, ajoute Mahel Coppey, vice-présidente en charge des déchets et de l’économie circulaire. A plus long terme, il pourra y être étudié un projet éolien. »
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Selon le collectif Romeurope, près de 500 migrants d’Europe de l’Est sont aujourd’hui installés sur le site dans des conditions très précaires. « Nous avons un devoir d’humanité, affirme Robin Salecroix, vice-président de Nantes Métropole en charge de la politique de l’eau et l’assainissement. Nous irons vers ces personnes pour leur expliquer ce qu’il va se passer. Notre souhait est de travailler avec les associations à un diagnostic social et avec l’Etat et les communes à leur relogement. Nous avons conscience de l’ampleur de la problématique et nous allons actionner tous les leviers pour accompagner ces populations.»
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« Au printemps, le gouvernement a présenté un plan eau et la réutilisation des eaux usées pour un certain nombre d’usage semble pertinente, tels l’arrosage des parcs et jardins et le lavage de la voirie, explique Philippe Gilles, directeur du cycle de l’eau à Nantes Métropole. Aujourd’hui le cadre réglementaire est très contraint (nous attendons de voir comment il va évoluer avec le plan eau) et cela coûte plus cher d’aller chercher des eaux usées que de prendre de l’eau potable. Pour pallier à ce problème, nous allons répartir les lieux d’approvisionnement sur le territoire. Chaque gros équipement qui sort de terre, sera pourvu d’un système de récupération à l’image de la future piscine métropolitaine. 100m3 par jour seront renouvelés et pourront donc être récupérés par la ville de Rezé par exemple pour nettoyer sa voirie. »
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La déchèterie restera ouverte pendant les travaux des autres équipements au moins jusqu’en 2030. Elle sera ensuite fermée pour y réaliser des travaux. « Concernant les impacts sur les riverains, notre objectif est de les limiter au maximum, précise Mauricette Chapalain, directrice déchets à Nantes Métropole. Les prestataires devront respecter la Charte de chantier durable de Nantes Métropole qui va plus loin que le Code du travail et le Code de la santé publique. Un comité de suivi des riverains sera aussi mis en place afin de suivre le chantier et l’exploitation. Les membres seront formés pour nous aider à signaler les anomalies. »
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Aujourd’hui 22 000 véhicules passent chaque jour sur le boulevard de la Prairie-de-Mauves. Nantes Métropole a évalué que 40 camions supplémentaires viendraient sur le site. Soit 0,2% de trafic en plus, ce qui est négligeable en termes de nuisances. « Sur la problématique des odeurs, nous allons mettre en place des conditions d’exploitation de la plateforme de valorisation des biodéchets qui permettent de s’assurer que la phase de fermentation se passe bien, explique Mauricette Chapalain, directrice déchets à Nantes Métropole. Si tout se déroule normalement, il n’y a pas d’odeurs. Il y aura sans doute un bâtiment fermé pour l’accueil et le déchargement des biodéchets. » Concernant la station d’épuration, l’air des bâtiments fermés où les eaux usées sont pré-traitées est désodorisé avant rejet à l’extérieur et les odeurs des grandes piscines circulaires ne sont pas impactantes pour les riverains qui seront à plus de 300 mètres de la station.
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• La refonte/extension du Centre de traitement et valorisation des déchets : 250 millions d’euros, dont 70% seront versés par les collectivités partenaires.
• La réhabilitation de l’ancienne décharge : 6,5 millions d’euros.
• La station d’épuration : 71 millions d’euros.
• La plateforme de valorisation des biodéchets : 30 millions d’euros.
• La rénovation de la déchèterie : 8,5 millions d’euros.Soit un total de 366 millions d’euros.
Participez à la concertation
Pour connaître les détails du projet d'écologie urbaine et contribuer à la réflexion, rendez-vous sur le site du dialogue citoyen.