[Notre histoire] 1945 : Nantes doit se reconstruire
Publié le 09 mai. 2025
Dernière mise à jour 09 mai. 2025
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la ville meurtrie par les bombardements de 1943 et 1944 doit panser ses blessures et repenser son urbanisation.
Une ville meurtrie
8 mai 1945. L’Allemagne nazie capitule. À Nantes, comme ailleurs en France, les esprits sont déjà tournés vers la reconstruction. La ville a subi 28 bombardements aériens et 4 par l'artillerie. Elle est meurtrie. « 2 000 immeubles sont détruits et 3 000 gravement endommagés, soit environ un quart des immeubles de Nantes. 3 000 autres sont plus légèrement touchés. Un tiers de la population est sinistrée», rappelle l'historien Gilles Bienvenu dans le Dictionnaire de Nantes (Presses universitaires de Rennes). 600 commerces sont à reloger. Beaucoup de bâtiments publics sont inutilisables. Voiries et réseaux (eau, gaz, électricité) doivent être remis en état.
Le plan de Roux-Spitz
Sans attendre la fin de la Guerre, la municipalité s'est attelée à l'élaboration d'un projet de reconstruction. Ses services techniques s'inspirent du Plan d’aménagement, d’extension et d’embellissement déjà imaginé avant-guerre. En parallèle, le ministère de la Reconstruction et de l’Urbanisme (MRU) est créé en novembre 1944. Il désigne, pour chaque grande ville sinistrée, des architectes extérieurs appelés à devenir architectes en chef de la reconstruction. À Nantes, ce sera Michel Roux-Spitz, architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux et premier Grand Prix de Rome en 1920. Le MRU écarte ainsi les services techniques de la mairie. Tous les architectes nantais participeront cependant à la reconstruction de leur ville. Et dans l’ensemble, le plan directeur de Roux-Spitz reprend les grandes lignes de celui des services de la Ville.
Adopté par le conseil municipal en mai 1945, le projet est présenté en fin d’année aux Nantais dans le cadre d’une exposition au musée des Beaux-Arts. Il sera définitivement approuvé par le MRU en 1948, officialisant le début des travaux.
Répondre aux nouveaux besoins de la ville
Pour effacer le traumatisme des destructions, Michel Roux-Spitz veut donner à la ville un visage renouvelé, plus fonctionnel et adapté aux nouveaux besoins comme l’utilisation croissante de la voiture individuelle. Son plan directeur propose ainsi l’élargissement des rues du centre afin de faire aboutir toutes les grandes artères au cœur de la ville. La création de trois grands axes de circulation orientés est-ouest illustre ce choix d’aménagement urbain : il s’agit de la rue du Calvaire, du quartier du Marchix et du quai de la Fosse.
La lutte contre les taudis et le relogement sont aussi des préoccupations majeures de la reconstruction. Des milliers de Nantais se retrouvent sans toit après les bombardements. Les baraquements et les cités d’urgence marqueront toutefois durablement l’après-Guerre et les Trente Glorieuses. Nantes mettra des années à se relever. Comme un symbole : la place Royale, avec sa fontaine, ne retrouvera sa forme initiale qu’en 1961.

Janvier 1945, De Gaulle à Nantes
Alors que la Seconde Guerre mondiale n’est pas encore achevée, le général de Gaulle se rend à Nantes le 14 janvier 1945 pour remettre officiellement à la ville la croix de Compagnon de la Libération. Elle lui avait été décernée le 11 novembre 1941 après l’exécution des quarante-huit otages, en représailles de la mort du lieutenant-colonel allemand Hotz par un commando communiste venu de Paris.
Saint-Nazaire, dernière ville libérée en Europe
C’est seulement le 11 mai 1945, trois jours après la capitulation du IIIe Reich, qu’est organisée sur l’hippodrome de Bouvron, à 35 km au nord-est de Saint-Nazaire, la cérémonie de reddition des 28 000 soldats allemands qui s’y trouvent encore. Ainsi s’achève un siège long de neuf mois pour les quelque 100 000 civils « empochés » de Saint-Nazaire et des environs. La ville est en ruines et détruite à 85 %.

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