Carnet de balades : la chapelle de Bongarant à Sautron

On nous avait prévenus : Bongarant n’est pas qu’une chapelle, mais un patrimoine important. L’édifice du XV^e siècle est situé dans un joli hameau, au-dessus de la vallée du Cens, à 2,5 km du bourg. Avec ses pierres de granit où s’accroche le lichen, il nous donne à voir les racines bretonnes du pays nantais. La tradition locale dit d’ailleurs que c’est le duc François II — père d’Anne de Bretagne — qui, surpris par un sanglier furieux et désarçonné, a fait vœu de bâtir la chapelle.

Il faut franchir le seuil pour en mesurer la richesse. Au-dessus de nous, la voûte en coque de bateau inversée est entièrement ornée de motifs végétaux. Accrochées en hauteur, tout au long des murs, une quinzaine de statues de saints polychromes nous observent. Celle de la Vierge au manteau, installée dans le bras sud et datée elle aussi du XV^e siècle, fait l’objet d’un culte toujours vivace, comme en témoignent les ex-voto sur les murs. Dans le bras nord, de splendides icônes byzantines du XVIII^e, rapportées ici par un médecin local. Au-dessus de l’autel, deux vitraux rapportent la légende ducale et portent la devise : « Notre-Dame-de-Bongarant protège ceux qui l’invoquent, garantit cette contrée et les pays alentour. » Quoi qu’il en soit, la chapelle est bien protégée puisqu’elle est classée monument historique depuis 1969.