La Chorale du Voyage enchante les fêtes nantaises

Sur la place Félix-Fournier, un vent glacé circule ce 21 décembre. Mais sur le parvis de l’église Saint-Nicolas, les passants se pressent. Tous les samedis à 16h30, du 23 novembre au 7 janvier, les quatre-vingt-dix chanteurs et chanteuses de la Chorale du Voyage réchauffent l’atmosphère par deux fois : d’abord devant l’édifice religieux, puis dans un lieu surprise.

Pour la deuxième année consécutive, Jane Héraud dirige avec enthousiasme un groupe composé d’amateurs. Sur les paroles de la chanson Les Cornichons de Nino Ferrer, les spectateurs reprennent le refrain, les enfants tapent dans leurs mains. « Je fais des arrangements de morceaux qui passent à la radio depuis les années 70, avec l’idée de proposer une musique qui parle immédiatement à tout le monde, qui entraîne, qui s’adresse au corps, dévoile la cheffe de chœur. J’essaye de faire participer le public, et nous avons toujours beaucoup de supers retours. »

Lorsque les choristes entament Happy Together de The Turtles, la foule frémit, se balance et accompagne les chanteurs, le sourire aux lèvres. À la fin de la représentation, le public vient féliciter les choristes, très enthousiaste. « C’est très sympa d’être dans les rues et d’avoir un contact avec les gens », témoigne Catherine, qui participe à la Chorale depuis sa création l’année dernière. Vers 17h, les chanteurs et chanteuses s’apprêtent à se diriger vers le lieu surprise. Dans un petit mégaphone, Jane Héraud annonce à la foule : « Rendez-vous aux Nefs ! ». Dans l’esprit des chorales de Noël des pays anglo-saxons, ils peuvent surgir n’importe où, prenant par surprise les badauds.

« De l’ambiance et du sérieux »

Isabelle participe pour la première fois à l’expérience. Déjà habituée du chant polyphonique et lyrique, elle a entendu parler de la Chorale du Voyage par son amie Chantal, qui participe depuis l’édition 2023. « J’apprécie beaucoup qu’il y ait des hommes et des femmes, cela crée un mix de timbres », confie Isabelle, « très heureuse d’avoir rejoint l’aventure ». Jouer en grand groupe ne lui fait pas peur : « Ce n’est pas ma voix, ce n’est pas leur voix, c’est notre voix, c’est très puissant, ça vibre et c’est très joyeux. » Chantal est elle aussi ravie de l’expérience : « Il y a une très bonne ambiance mais c’est aussi très sérieux. Jane est quelqu’un qui a une joie à chanter, à communiquer, une grande créativité et qui nous donne envie. Je croyais que je ne savais pas chanter mais je prends beaucoup de plaisir à le faire ! »

Pour participer, un appel avait été lancé en juin, avec un recrutement dès 15 ans, dans la limite des places disponibles. Savoir lire la musique ou chanter n’était pas un pré-requis. « Jane joue et nous apprenons à l’oreille, pour ceux qui sont novices et ne savent pas lire une partition, ce n’est absolument pas un frein », explique Catherine. Depuis septembre, les choristes répètent une fois par semaine. « C’est un projet ambitieux car la durée de préparation est très courte, nous n’avons qu’une dizaine de répétitions, explique Jane Héraud. Les choristes se sont beaucoup investis et ont beaucoup travaillé en dehors. Contrairement à des chorales plus traditionnelles, nous sommes moins dans le détail et beaucoup plus dans l’énergie. »

Après une trêve entre Noël et le Jour de l’an, les choristes retrouveront le parvis de l’église Saint-Nicolas, puis le Musée d’arts de Nantes le samedi 7 janvier – exceptionnellement, le lieu est déjà annoncé. Tous sont très impatients. « L’acoustique est exceptionnelle, le lieu est magnifique, se réjouit Catherine. Cela va être un moment magique ! »