Les premiers arbres sont arrivés sur la place Gloriette Petite-Hollan…
10 mesures pour accélérer l’adaptation de la Métropole au changement climatique
Publié le 06 sept. 2022
Sécurisation de la ressource en eau, sobriété énergétique, lutte contre les îlots de chaleur… Après un été caniculaire, la Ville de Nantes et Nantes Métropole annoncent 10 nouvelles mesures pour faire face à l’urgence climatique.
Avec 2,3° C au-dessus des normales de la période 1991-2020, l’été 2022 est le deuxième été le plus chaud en France métropolitaine depuis 1900. À Nantes, le thermostat a atteint 42°C le 18 juillet dernier. Ces températures extrêmes et cette sécheresse inédite pourraient devenir la norme en 2050. « Chacune et chacun prend de plus en plus conscience de l’urgence climatique, je rencontre des Nantaises et des Nantais qui s’inquiètent pour eux mais aussi pour leurs enfants et petits-enfants, souligne Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole. Notre société est à l’heure de la bifurcation écologique et sociale. À Nantes, nous assumons que nous n’avons pas de temps à perdre. Nous le faisons avec une attention particulière aux plus fragiles, ce sont ceux qui contribuent le moins au réchauffement climatique et les premiers à en subir les conséquences. » Face à cette urgence, 10 nouvelles mesures sont annoncées autour de trois axes majeurs : l’eau, l’énergie et la lutte contre les îlots de chaleur.
Explications en vidéo
Sécuriser la ressource et la production d’eau potable
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« Les conditions de cet été étant amenées à se reproduire, notre travail est de sécuriser l’approvisionnement en eau, souligne Johanna Rolland. Nous travaillons sur le Schéma directeur départemental de sécurisation en eau potable avec plusieurs pistes de réflexion, notamment la création d’une nouvelle station de pompage plus en amont sur la Loire. » À l’échelle de la Métropole, 460 millions d’euros sont investis sur la question de l’eau durant ce mandat avec un doublement du budget pour l’eau potable qui atteint 172 millions d’euros.
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Un large programme d’actions doit permettre d’économiser l’eau consommée par la métropole et les communes. Les eaux de pluie seront largement réutilisées pour le nettoyage des rues avec l’équipement des 14 centres techniques en cuves de stockage (dont 8 à Nantes pour alimenter en eau les laveuses de voirie). « Cet été, les équipes ont commencé à changer leur manière de nettoyer les rues en arrêtant le lavage à grande eau, indique Johanna Rolland. Ce qui représente 90 % d’économies d’eau sur cette tâche. » L’eau des pataugeoires nantaises sera également réutilisée pour arroser les espaces verts. Un système d’arrosage « goutte à goutte » sera expérimenté en 2023 pour la protection de 1000 jeunes arbres.
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La Ville de Nantes va distribuer des mousseurs de robinet économes en eau à l’ensemble des foyers nantais. « Les 25 000 logements du parc de Nantes Métropole Habitat en sont déjà équipés et la consommation d’eau a été réduite de 50 à 60 %. On est sur cette double efficacité, à la fois pour le climat et pour le pouvoir d’achat. » A partir de janvier 2023, une aide de 50 euros sera également apportée aux ménages souhaitant s’équiper de récupérateurs d’eau de pluie.
Accélérer le plan de sobriété et massifier les énergies renouvelables
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Plusieurs mesures doivent permettre de réduire la consommation d’énergie : baisse de 1° C de l’eau et de l’air des piscines, suppression de l’eau chaude dans les bureaux municipaux et métropolitains, déploiement du plan de rénovation énergétique du patrimoine de la collectivité, remplacement des luminaires de l’éclairage public par des LEDs… La collectivité annonce également la fin de l’éclairage nocturne de bâtiments du patrimoine public : hôtel de ville, château, théâtre Graslin, mairie de Doulon, mairie de Chantenay, bâtiments administratifs, tribune du stade Saupin… « Ce travail a été mené en concertation avec les équipes en charge de la sécurité car il n’est pas question de choisir entre l’écologie et la sécurité », rappelle Johanna Rolland.
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12 % des logements du territoire (près de 40 000 sur 320 000), dont 35 % de logements sociaux, sont déjà raccordés aux réseaux de chaleur urbains. Les 148 kilomètres de réseaux évitent chaque année l’émission de 65 000 tonnes de CO2. C’est aussi une économie pour les foyers avec une facture annuelle moyenne de 630 euros pour un logement raccordé au réseau Centre Loire contre 940 euros pour un contrat au gaz. Leur déploiement se poursuit avec le raccordement du secteur Paridis au réseau Centre Loire et le développement du réseau Nord Chézine vers Orvault et vers les quartiers nord et nord-ouest de Nantes. Concernant le déploiement des infrastructures photovoltaïques sur les sites de la collectivité, 7 installations ont été mises en service en 2022 et 10 sont encore à venir d’ici la fin de l’année et début 2023. « Face à l’instabilité géopolitique dont les répercussions sur les prix se font brutalement ressentir pour les entreprises et les particuliers, nous devons accélérer le développement d’une énergie plus locale et décarbonée afin de garantir à tous nos habitants des prix plus stables et préserver leur pouvoir d’achat », souligne Tristan Riom, vice-président de Nantes Métropole délégué à la transition énergétique. La Métropole vise 100 % d’énergies renouvelables en 2050.
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Quartier République, l’ensemble des toitures photovoltaïques des opérations immobilières de bureaux, commerces, logements sociaux et copropriétés seront mises en réseau d’ici fin 2023. Cette production locale d’énergie permettra de fournir entre 15 et 20 % des besoins d’électricité du quartier. C’est la plus large opération d’autoconsommation collective en France.
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Levier majeur de la sobriété, la rénovation énergétique des logements est une priorité. La collectivité accompagne ainsi les efforts des acteurs collectifs et individuels avec notamment un objectif de rénovation de 5000 logements par an dont 1500 logements sociaux.
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Après les défis familles sur l’alimentation, l’énergie et le zéro déchet, Nantes Métropole va proposer un défi global réunissant 1000 foyers « climatiquement neutres » chaque année à partir de 2024. « Les spécialistes nous diront que ce n'est pas possible d'être neutre en carbone, indique Tristan Riom. Ce que l'on souhaite, c'est que les gens nous fassent des retours sur les problématiques rencontrées et les obstacles à lever. Ces échanges viendront nourrir nos politiques publiques. »
Adapter la métropole aux épisodes de fortes chaleurs
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« Cet été, nous avons pris nos responsabilités en mettant en eau plus tôt que prévu les pataugeoires, en ouvrant 10 parcs supplémentaires 24h/24 ou encore en élargissant les horaires des piscines, ces dispositifs d’urgence doivent s’installer dans la durée et nous irons plus loin l’été prochain », souligne Johanna Rolland. À l’été 2023, les pataugeoires ouvriront de début juin à fin septembre et les horaires d’ouvertures des parcs et jardins seront également élargis avec 85 parcs ouverts 24h/24 et jusqu’à 21h pour les 15 autres. Parmi les autres mesures annoncées, un plan de végétalisation vertical du patrimoine public avec des plantes grimpantes provenant des pépinières de la collectivité. Les plantations commenceront cet hiver sur la Manufacture des tabacs, les mairies annexes, deux gymnases et des crèches. Dans le cadre du plan Pleine terre qui prévoit la débitumisation de 7 hectares d’espaces urbains, la Ville étudie également la débitumisation d’un hectare supplémentaire en centre-ville.
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L’Office national des forêts (ONF) mène des recherches pour identifier les espèces d’arbres et de végétaux capables de supporter le réchauffement climatique. La Métropole propose de trouver, avec le Département, la Région et l’État, 50 hectares de terrain pour ces recherches. La direction Nature et jardins de la Ville prévoit également la plantation de 1500 « bébés chênes » cet hiver et 5000 l’hiver prochain.