Jamais la métropole nantaise n’aura connu une telle concordance de grands événements nautiques en si peu de temps. En mai, Débord de Loire et le lancement de la Solitaire du Figaro ont précédé La Mer XXL, première « exposition universelle de la mer » qui ouvrira le 29 juin. Johanna Rolland, maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, a saisi cette opportunité pour réaffirmer les ambitions métropolitaines en matière de nautisme et faire quelques annonces dans ce domaine, lors d’un point presse organisé mardi 28 mai.
« Dans un monde du nautisme en pleine mutation, du fait de la transition numérique et la transition écologique, le créneau que nous voulons aller chercher est celui des usages », a souligné l’élue, en louant « la capacité à inventer des solutions nouvelles » des acteurs de la filière nautique locale. Ces acteurs peuvent déjà compter sur deux structures dédiées – le cluster NINA (Nautisme innovation numérique Atlantique) et le pôle Mer Bretagne Atlantique – et s’appuyer sur une offre importante en termes de formation (Université et Centrale de Nantes, ENSA, etc.)
Nantes City Lab maritime : cap sur l’innovation
Pour favoriser cette créativité, la Métropole va créer à la rentrée 2019 le dispositif Nantes CIty Lab sur la filière maritime. L’idée : augmenter le nombre de projets innovants, être un laboratoire d’idées pour lever des verrous technologiques, juridiques ou réglementaires, en phase avec les besoins liés aux nouveaux usages. « La Loire peut être un terrain d’expérimentation et d’innovation », a insisté Johanna Rolland, en rappelant que ce nouvel outil « n’existe nulle part ailleurs en Europe ».
Les projets retenus pour le Nantes City Lab maritime devront être collaboratifs, impliquant au moins deux partenaires. Des start-ups comme Hydrocéan (services d'aide à la conception de navires, structures off-shore, voiliers de compétition et systèmes ) et Nextflow Software (logiciels d’ingénierie) sont déjà sur les rangs. « Outre les technologies "dures" comme l’énergie, la propulsion, le Nantes City Lab Maritime peut être utile pour travailler des thématiques comme la santé ou le droit », explique Thierry Brousse, de l’Université de Nantes.
Mobilités fluviales : un appel à projets
La deuxième annonce de la présidente de Nantes Métropole concerne les nouvelles mobilités fluviales. Le Grand Débat sur la Loire a déjà permis de dessiner une stratégie de valorisation du fleuve, s’articulant notamment autour des déplacements et du développement de l’offre de services. De nouvelles liaisons fluviales, intégrées au réseau de transport collectif, vont ainsi se mettre en place à partir du début 2020.
« La navette fluviale entre l’île de Nantes et le Bas-Chantenay n’est qu’une première étape dans le schéma que nous voulons développer, a rappelé Johanna Rolland. Un appel à projets sera lancé cet été qui vise autant les déplacements touristique que logistiques. Nous recevrons les projets en novembre et nous ferons une première sélection au printemps 2020 ».
Bas-Chantenay : une vitrine de l’économie maritime
Un site va symboliser les nouvelles ambitions nantaises pour la filière nautique : l’Usine électrique, dans le Bas-Chantenay. « Un lieu d’innovation et d’expérimentation », mais aussi un lieu de vie qui offrira à ses usagers des espaces de travail, d’industrie et de loisirs. L’idée est ici de favoriser les synergies, et de renforcer l’écosystème qui s’est déjà constitué entre la Bénéteau Race Division, qui a installé son unité de fabrication du Figaro 3 sous le pont de Cheviré, et le chantier naval de l’Esclain installé dans la cale Dubigeon.
Le chantier Black Pepper, qui construira le navire du skipper nantais Armel Tripon, doit s’implanter sur le site dès le mois d’août. Le rejoindront trois sociétés spécialisées dans la propulsion de navires par le vent : Néoline, Zéphyr et Borée, ainsi qu’Airseas qui va déménager fin 2020 son siège social de Toulouse à Nantes, où elle s’installera dans un nouveau bâtiment de 5 000 m².