Coronavirus : des bénévoles fabriquent des tabliers pour les professionnels de santé des Ehpad

La découpe est précise, les gestes bien rodés. Nathalie a eu le temps de parfaire sa technique : cette employée d’une agence de voyage vient prêter main forte trois fois par semaine depuis les débuts de l’atelier fin avril. « Je suis au chômage, je ne sais pas encore quand je vais reprendre mon activité, explique-t-elle. Après un mois de confinement, le temps était long. Ma professeure de yoga m’a informée que l’Agence régionale de santé avait besoin de monde. Ici, je me sens utile et ça m’occupe l’esprit. » Comme elle, vingt bénévoles, masqués et gantés, découpent au cutter des liasses de soixante feuilles plastifiées pour créer des tabliers à usage unique. Les équipements de protection individuels sont ensuite conditionnés en rouleaux puis placés dans des cartons. En moyenne, trente volontaires participent à chaque vacation d’une durée de 3h30, le matin ou l’après-midi, encadrés par des militaires.

Répondre aux besoins des Ehpad

Cette opération unique en France a été initiée par l’Agence régionale de santé (ARS), avec le concours du Ministère des Armées dans le cadre de l’opération « Résilience », et en partenariat avec de nombreux acteurs institutionnels dont Nantes Métropole. « Dans ce contexte de crise sanitaire, les 580 Ehpad de la région ont besoin d’1,3 million de tabliers par semaine mais les industriels ne peuvent pas produire l’ensemble de ces équipements. L’atelier a été mis sur pied pour répondre à cette demande », précise le lieutenant-colonel Thierry qui supervise les opérations, épaulé par huit autres militaires. Les gabarits ont été fabriqués par les services techniques de la Ville de Nantes. Les bénévoles sont approvisionnés cinq fois par jour en feuilles plastifiées par la société Placel Chupin basée à Sautron. 

Lundi 11 mai, 157 000 tabliers sont sortis de l’atelier. Le triple de l’objectif initial journalier. Au total, plus d’1,4 million de tabliers ont déjà été produits, permettant d’alimenter les Ehpad mais également les établissements sociaux et médico-sociaux (ESMS) de la région. « C’est une initiative qui a du sens à plusieurs niveaux, souligne le lieutenant-colonel Thierry. Il y a le lien social retrouvé pour les bénévoles, le lien armée-population car les citoyens n’ont pas l’habitude de travailler avec des militaires et le partenariat territorial avec des acteurs pleinement engagés et réactifs pour mener à bien cette opération. » L’atelier fermera ses portes le 29 mai.