Du bleu, du jaune, du rose… Les sacs en plastique colorés virevoltent sous les exclamations du jeune public. Et les remarques fusent à la vue de l’artiste déployant une large natte. « On dirait le tapis d’Aladdin ! » Danseur et chorégraphe d’origine malienne, Tidiani N’Diaye évolue dans un décor différent des scènes habituelles : l’école élémentaire Françoise-Dolto à Nantes Nord. Il y présente son autoportrait dansé baptisé Moi, ma chambre, ma rue.
« J’ai commencé la création de ce spectacle en 2009 quand je vivais à Bamako, précise l’artiste aujourd’hui installé à Nantes. Il raconte le désordre de ma chambre d’étudiant mais aussi le désordre des rues bamakoises où s’accumulent les déchets. J’ai fait beaucoup de recherches sur les montagnes de déchets. Ce spectacle doit nous amener à nous questionner sur l’usage du plastique. »
Ce spectacle et celui d’Agathe Djokam, présenté le même jour à l’école Paul-Gauguin, sont proposés dans le cadre du festival de la jeune création africaine Bam Bam Bam. L’événement, organisé jusqu’au 11 juin par le TU-Nantes en partenariat avec le festival Bam de Bamako, a été reporté d’un an en raison de la crise sanitaire.
Développer les pratiques artistiques à Nantes Nord
Tidiani N’Diaye connaît bien les lieux. En 2019, il est venu en résidence dans le cadre des cohabitations créatives soutenues par la Ville de Nantes. « Nous avons beaucoup échangé autour de l’environnement avec les élèves, j’aime travailler en milieu scolaire. Et les enfants sont très bon public, ils savent exprimer ce qu’ils ressentent. »
Depuis une dizaine d’années, l’établissement culturel tisse des liens étroits avec les acteurs de Nantes Nord pour développer les pratiques artistiques dans le quartier. « Nous avons une programmation hors les murs, des actions de médiation et nous participons aux projets portés par le tissu associatif qui est très riche », détaille Guillaume Brochet, chargé des relations avec les publics. Soutenue par la DRAC, la structure est aussi signataire de la charte Connivences portée par la Ville de Nantes, qui met en place une coopération renforcée entre un acteur culturel et un quartier. « Connivences permet de fluidifier les relations avec les partenaires, ça donne un coup d’accélérateur aux projets comme ces spectacles organisés dans les écoles ! »