Hélène Delprat
Le théâtre des opérations - places Félix-Fournier, Royale et Graslin
Pour la première fois, le Voyage à Nantes investit la place Félix-Fournier. Hélène Delprat, artiste « hors norme et inclassable », y installe d’inquiétantes silhouettes noires émergeant d’une étoile à 7 branches. Des personnages, tour à tour animaux, humains et hybrides, qui composent une armée semblant sortie des songes les plus sombres. Place Royale, le trident disparu de la déesse Amphitrite est remplacé par un drapeau. Et place Graslin, un ange réfugié sur une autre étoile déclame le murmure de la ville dans un haut-parleur géant. « Est-ce un appel au secours ? Un cri de ralliement ? Un chanteur d’opéra qui s’époumone ? », s’interroge Hélène Delprat. Fuyant « les choses trop littérales », l’artiste laisse aux visiteurs la libre interprétation de ses installations : « Je pense que chacun va regarder selon ses connaissances, ses ignorances, ses peurs et ses affects ».
Alexandre Benjamin Navet
Façades chromatiques - Place du Commerce
Changement de registre place du Commerce avec un festival de couleurs signé Alexandre Benjamin Navet. Pour accompagner la fin du réaménagement de la place, l’artiste parisien la transforme en décor de théâtre avec trois installations monumentales en bois dont deux sont posées devant les façades du Gaumont et du palais de la Bourse. « Lors de mon premier repérage, j’ai tout de suite eu cette impression d’être sur un plateau de théâtre. L’idée était aussi que le public puisse marcher dans un carnet de dessins, d’où cette échelle du trait qui nous fait nous sentir plus petits que la normale. » Les fresques colorées puisent leur inspiration dans la ville. « J’ai trouvé des éléments ornementaux dans des boiseries sculptées sur un commerce, on peut s’amuser à trouver des dialogues entre les lieux. » Les installations laissent apparaître la structure en bois permettant ainsi au public de passer des coulisses à la scène.
Pascal Convert
Miroirs des temps - cimetière Miséricorde
Le temps du Sacré - Passage Sainte-Croix
Au milieu des tombes du cimetière Miséricorde, des cervidés à l’allure spectrale observent les visiteurs. Pascal Convert investit le « Père-Lachaise nantais » pour y installer ses créatures représentées en bas-relief sur quatre grandes dalles en verre. « Quand les animaux arrivent dans les cimetières, ils créent une forme de paix et de communication, note le plasticien qui vit et travaille à Biarritz. Et le verre est une matière qui dit la vérité. C’est un matériau en mouvement comme s’il y avait du vent enfermé à l’intérieur. » Des visites « flash » du cimetière sont proposées chaque jour à 11h30, 15h30, 16h30 et 17h30. En écho à ce travail, le passage Sainte-Croix présente une sélection d’œuvres de Pascal Convert : une figure d’enfant figée dans une dalle en verre, des empreintes de khatchkars sauvés de la destruction en Arménie, trois cloches monumentales en cire… (Du mardi au samedi, de 12h à 18h30).
Charles Fréger
Aam Aastha – château des ducs de Bretagne
Le château présente une exposition inédite du photographe Charles Fréger dédiée aux Indiens se grimant en divinités locales. « J’ai choisi de photographier des gens dont le métier est de se transformer, parce qu’ils sont acteurs ou parce qu’ils incarnent des dieux », explique l’artiste qui a entrepris une série de voyages en Inde en 2019. Il signe 90 photos, pensées comme des tableaux, témoignant des traditions bouddhistes et hindouistes. « J’ai photographié des gens au travail, je ne les ai pas regardés par un prisme ésotérique ou spirituel. Ça m’a permis de sortir d’une lecture trop fascinée. » Des visites guidées de l’exposition seront proposées tous les jours à 14h30 à partir du 13 juillet. Une animation Miroirs de l’Inde, réservée aux enfants de 7 à 11 ans, sera également proposée tous les vendredis à 10h15 à partir du 15 juillet.
Château des ducs de Bretagne. Exposition en autonomie : de 5 à 8 € en tarif plein. Visite guidée pour les adultes : 12 € (incluant le prix d’entrée). Animation enfants : de 4 € à 7 €.
Julien Colombier
Apesanteur – tramways Semitan
L’art s’invite au coin de la rue, au détour d’une ligne de tram. Le Voyage à Nantes et la Semitan ont invité le peintre Julien Colombier à métamorphoser deux rames. L’artiste y répète ses motifs géométriques et végétaux créant un environnement hypnotique pour le spectateur. « J’ai fait des œuvres en apesanteur qui peuvent s’adapter à la façon dont on voit passer le tramway. De près, on perçoit quelque chose d’abstrait. De loin, on distingue parfaitement le motif. » Gardez l’œil ouvert !
Krijn de Koning
Extensions - rue Bias
Près du CHU, les anneaux du parking Peugeot sont peints du vert au bleu et la façade plane reprend le même ocre que celui du portique de la présidence de Nantes Université. Krijn de Koning s’est emparé de ces éléments du patrimoine nantais et les connecte à quatre nouvelles sculptures circulaires de vert et de bleu vêtues disséminées tout au long de la rue Bias. « Une œuvre peut être à la fois très personnelle et en même temps être un lieu public dans lequel les gens vivent, c’est un dualisme très intéressant à investir artistiquement », souligne l’artiste néerlandais qui mêle sculpture, peinture et architecture.