Les élus ont dévoilé des plans plus détaillés de la transformation de l'esplanade Gloriette Petite-Hollande. Prairie, rives ludiques et ombragées, voies réservées aux piétons et aux vélos, guinguette et bibliothèque de poche… Découvrez les futurs aménagements en images.
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Le projet a été revisité en 2023 pour répondre aux enjeux climatiques. Demain, Gloriette Petite-Hollande accueillera 4 hectares d'espaces verts, près de 1 000 arbres, des jeux, une guinguette, de grandes tablées et des mobiliers propices à la détente... Retrouvez toutes les informations actualisées sur cette page.
Jeudi 31 mars 2022, les élus de Nantes et de la Métropole, accompagnés d’Henri Bava, paysagiste-urbaniste de l’agence TER, ont présenté en réunion publique l’avant-projet Gloriette-Petite-Hollande. Un an après les conclusions de la concertation préalable, « cet AVP, comme on l’appelle dans le langage technique, est l’aboutissement d'une phase d’études qui nous permet de confirmer l’organisation et la composition générales des éléments majeurs du projet, leur implantation, leur dimensionnement, et de valider des choix économiques, écologiques et esthétiques », explique Pascal Pras, vice-président de Nantes Métropole chargé de l’habitat, des grands projets et de l’urbanisme durable.
Premiers travaux en 2024
L’étape suivante, qui s’engagera à partir de mi-2022, dessinera avec encore plus de finesse chaque espace (matériaux, mobiliers, essences plantées, etc.). Les procédures règlementaires seront menées en parallèle en vue d’obtenir un permis d’aménager fin 2023, après une enquête publique la même année. « Si nous tenons nos objectifs, précise Thomas Quéro, adjoint au maire en charge de la forme de la ville, les premiers travaux démarreront fin 2024 » pour réaménager intégralement ce grand parking bitumé, et en faire « la plus grande esplanade à vivre de la métropole ». 12 000 m² au total seront rendus à la nature et aux piétons afin de concrétiser l’engagement pris par les élus après le grand débat sur la Loire.
Dans le cadre du projet « Loire au cœur », Nantes Métropole ambitionne de redessiner, à terme, 4 km de berges de la gare jusqu’au Bas-Chantenay. L’opération Gloriette Petite-Hollande (90 M€, dont 70 de travaux) est « la pièce maîtresse de ce futur paysage qui renoue avec le fleuve, sa géographie, son histoire », souligne Pascal Pras. « Autrefois, toute la vie de la ville était liée à son fleuve, aux chantiers, au port. Les bras de Loire, comblés dans les années 30, formaient des petites îles, comme l’île Feydeau ». Le projet Petite-Hollande, nourri par les attentes des citoyens consultés entre 2017 et 2019, « vise à rendre à nouveau perceptible cet archipel ligérien ». L’aménagement des autres secteurs s’échelonnera ensuite sur 10 à 15 ans, du quai de la Fosse jusqu’au canal Saint-Félix, en passant par les berges de la Madeleine…
Le projet permettra de révéler la Loire et le patrimoine nantais (façades sur les quais, palais de la Bourse, île Feydeau), de proposer des lieux où se poser, se reposer, faire du sport, des activité de loisirs… Mais aussi de franchir un cap en termes de transition écologique.
Davantage d’arbres pour l’ombrage et la biodiversité
Avec plus de 3 ha de surfaces végétalisées (+130%), 572 arbres (contre 326 aujourd’hui), « cette place-parc sera demain une grande île de fraîcheur », assure Thomas Quéro. « L’objectif est d’éviter au maximum les abattages, ou quand c’est inévitable, de remplacer les arbres, explique Henri Bava. Les essences que nous sélectionnons doivent être capables de supporter une montée certaine des températures ». Le projet prévoit également de multiplier les espaces de pleine terre (pelouse, jardins, pieds d’arbres) pour retrouver des sols vivants, agissant comme des réservoirs de biodiversité et permettant aux eaux pluviales de s’infiltrer. « Tout cela contribuera à lutter contre la pollution de l’air, à apporter de l’ombre, à conserver de la fraîcheur et donc à rendre plus agréable et vivable cet espace », résume Delphine Bonamy, adjointe à la nature en ville et à la végétalisation.
Une espalanade polyvalente et conviviale
Si la programmation reste à imaginer, la nouvelle esplanade sera par définition polyvalente : elle accueillera l’incontournable marché du samedi - « avec la même surface qu’aujourd’hui », précise Gildas Salaün, adjoint aux commerces - mais aussi des évènements locaux, des animations et associations de quartier, comme de grands évènements (feu d’artifice, concert, marathon…). « Nous travaillons ce sujet avec tous les acteurs du centre-ville, la CCI, la chambre des Métiers, l’association des commerçants Plein Centre mais aussi le VAN », souligne Thomas Quéro. Cet espace « spectaculaire », qui assurera le lien entre la place Royale, les Machines de l’île et l’île de Nantes, « doit donner envie de redécouvrir le centre-ville et de s’y rassembler. » On pourra s’y retrouver après le marché pour manger un morceau, flâner sur les rives arborées, regarder les enfants profiter de la grande pelouse ou des jeux… « Au regard de la place disponible, l’esplanade pourra aussi accueillir des pratiques libres comme le roller ou le skate », précise Henri Bava.
En réponse aux demandes des citoyens qui souhaitaient retrouver une présence de l’eau sur la place, cinq points de brumisation, encastrés dans les pavés, sur la pelouse ou sur les rives, diffuseront une brume légère pendant les chaleurs estivales. Un moyen à la fois ludique et poétique d’évoquer le fleuve, tout en économisant l’eau.
Médiathèque de poche et pavillon-guinguette
Pour animer l’esplanade, quatre petits kiosques, équipés de toilettes publiques et facilement identifiables avec leur mobilier coloré, prendront place tout au long de la rive « maritime » plantée au nord. Chacun aura une fonction différente, selon son emplacement : bibliothèque de poche près de Médiathèque Jacques-Demy, bureau des placiers et local associatif près du marché, cabane du potager à proximité du square Daviais… Le dernier, situé face à la grande pelouse publique, accueillera une guinguette, qui permettra également d’assurer une présence sécurisante la nuit.
Une grande pelouse et une prairie avec vue sur Loire
Côté Loire, l’actuel parking bitumé laissera place à un grand espace enherbé offrant une vue imprenable sur le fleuve et des usages libres : jeux, sport, loisirs, pique-nique… « L’espace sera de deux types différents pour permettre une gestion plus vertueuse, précise Henri Bava : D’un côté une grande pelouse classique de 3700 m2, avec arrosage automatique et tonte régulière, et de l’autre une prairie de 4600 m², plus libre et sauvage, qui ne sera pas arrosée et seulement fauchée à la fin de l’été ». Pour éviter le gaspillage d’eau potable, Nantes Métropole étudie la possibilité de réemployer, après traitement, l’eau de la piscine Gloriette pour l’arrosage.
Des rives récréatives et arborées
Au sud de l’esplanade, l’allée Gloriette laissera place à une promenade ombragée, ponctuée de grandes tablées et d’agrès sportifs, dans une végétation de bords de Loire. On y trouvera également une sculpture ludique pour les enfants, dans l’esprit du Dragon du square Mercœur.
Une cale sécurisée pour profiter de la Loire
Cette cale en gradins, qui permettra de se poser pour contempler le fleuve, viendra renforcer l’ouverture sur Loire. Doté de bouée et d’un garde-corps, l’aménagement valorisera également le parcours commémoratif du Mémorial à l’abolition de l’esclavage, démarrant au pied de la passerelle Schoelcher.
Une place favorisant la marche et le vélo
Sans supprimer totalement la circulation automobile, « le projet fait la part belle aux piétons avec de nouveaux parcours confortables et sécurisés pour flâner, faire ses courses ou se rendre au travail », indique Nicolas Martin, vice-président de Nantes Métropole chargé des mobilités douces. La promenade nantaise (en rose sur le plan), déjà aménagée entre la gare et la place du Commerce, sera prolongée au nord de la Petite-Hollande, jusqu’au pont Anne-de-Bretagne. Des traversées nord-sud (en orange) permettront également de relier facilement la place Royale à l’île de Nantes, en passant par la passerelle Victor-Schoelcher, avec des parcours plus ombragés sur les rives. Les cyclistes ne seront pas en reste. Le nouvel axe magistral vélo est-ouest (en vert) passera le long de la piscine Gloriette pour se diriger ensuite vers le centre-ville et la gare, avec en complément une bande cyclable au nord de la place, le long de la future voie routière (en jaune). Limitée à 30 km/h, cette dernière sera aménagée en parallèle de la ligne 1 de tramway et donnera accès aux deux parkings les plus proches : Médiathèque et Commerce. Une voie à sens unique (20 km/h) - en bleu - permettra également d’accéder en voiture à la piscine Gloriette.
Deux scénarios pour le square Daviais
On le sait : il n’y aura pas de construction sur le square Jean-Baptiste Daviais. « L’atelier citoyen réuni en 2018-2019 avait émis un avis partagé sur le projet de rotonde », rappelle Thomas Quéro. Les élus ont donc décidé de conserver cet espace vert, créé par l’architecte Etienne Coutan dans les années 1930, et de le réaménager. Pour redonner tout son éclat à ce square aujourd’hui enclavé, deux hypothèses sont toujours à l’étude. La première conserve la géométrie en creux du square, avec ses marches et ses murets, et utilise les pentes pour installer du mobilier, avec la création de rampes pour améliorer l’accès des personnes à mobilité réduite. La seconde prévoit de rehausser le fond du square et de déplacer un peu le jardin vers l’est pour l’éloigner de la route et le mettre au même niveau que le nouvel espace Feydeau-Commerce. Dans les deux cas, des vergers et stations gourmandes sont envisagés, ainsi qu’une nouvelle pièce d’eau de type pataugeoire, au centre.
Première livraison en 2026 : l’esplanade du marché
Etalée sur plusieurs années, la transformation de la Petite-Hollande débutera en 2024 par le réaménagement de l’espace dédié au marché, « une priorité pour maintenir la dynamique commerçante et conserver la clientèle habituelle », souligne Gildas Salaün. L’esplanade minérale de la place-parc sera donc la première livrée en 2026, avec le début des rives végétales, nord et sud, et les jeux pour enfants. Pendant les travaux, le marché ne disparaîtra pas. « Il continuera à se tenir sur la zone qui accueillera à terme la grande pelouse », précise l’élu. Le chantier d’espace public se poursuivra ensuite par phases, jusqu’à fin 2028.