
Bout’ à Bout’, la petite association relançant la consigne sur le territoire en 2016, est devenue grande. Le 16 octobre, la désormais entreprise a inauguré la plus grande usine de lavage de contenants en verre de France. Une levée de fonds de 7,3 millions d’euros lui a permis d’installer une laveuse capable de nettoyer et emballer jusqu’à 10 000 bouteilles par heure, soit 60 millions par an. « Nous allons y aller doucement et par étape pour bien faire les choses avant de les faire rapidement, précise Antoine Delaunay, directeur général de Bout’ à Bout’ Pays de la Loire. Notre niveau de qualité doit être irréprochable pour convaincre les gros producteurs de boissons de travailler avec nous. »
Les premières bouteilles et premiers bocaux sortiront de l’usine en novembre, la laveuse est actuellement en phase de test. Réunissant des équipements de pointe, l’ensemble de la machine décolle les étiquettes, supprime la colle, lave les contenants, les pasteurise, vérifie que les bouteilles et bocaux ne présentent aucun défauts et les reconditionne en palettes. « Nous travaillons avec Paprec pour les étiquettes et l’année prochaine nous réutiliserons l’eau, en circuit fermé pour être davantage vertueux, précise Antoine Delaunay. Sept personnes permettent de faire fonctionner l’usine. »
La consigne : plus écologique et moins cher
Selon l’Ademe, le réemploi du verre par rapport au recyclage permet des économies de 79% d’énergie, 51% d’eau et 77% de CO2. Pour les producteurs de boissons, une bouteille lavée leur revient 5 à 40% moins cher selon le format, que l’achat. Selon les annonces du gouvernement de juin dernier, la consigne devrait devenir obligatoire d’ici deux ans. Bout’ à Bout’ accompagne techniquement les producteurs de boissons notamment sur la colle et les étiquettes, met en place un réseau de collecte des contenants dans des magasins, les récupère via des structures de réinsertion, avant de les laver et les revendre.
L’entreprise s’est lancée en 2016 avec l’une des dernières laveuses de France à Clisson mais l’outil vieillissant empêchait son développement. Aujourd’hui, Bout’ à Bout’ est présente en Pays de la Loire, Centre Val de Loire et départements limitrophes avec plus de 200 points de collecte, 700 000 bouteilles lavées à l’année et 95 producteurs/clients. « A l’horizon 2025, nous visons plus de 1000 points de collecte et 800 producteurs dans le Grand Ouest, ajoute Célie Couché fondatrice et présidente de l’entreprise. Comme c’est bientôt obligatoire, moins cher, plus écologique et que le réemploi devient un vrai critère d’achat des consommateurs, nous avons toutes les chances d’y arriver. »