Comment la Brasserie du Bouffay a généralisé le réemploi
Publié le 23 juin. 2025
Dernière mise à jour 23 juin. 2025
Installée à Carquefou, la PME utilise désormais 100 % de contenants réemployables, en misant sur son ancrage local.
C’est une marque bien présente sur les terrasses nantaises et une histoire qui dure depuis 27 ans. Créée au lieu-dit le Bouffay à La Chapelle-sur-Erdre (et non dans le quartier de Nantes du même nom), installée depuis 2000 aux Monceaux à Carquefou, la Brasserie du Bouffay emploie aujourd’hui 15 salariés, pour une production annuelle d’environ 15 000 hectolitres de bière. « Nous sommes la brasserie artisanale la plus grosse et la plus ancienne encore en activité de Loire-Atlantique, indique Augustin Lombard, dirigeant associé à Thomas Lesoin, fils du fondateur de la PME. Et nous vendons pour l’essentiel dans un rayon de 80 km. »
C’est en misant sur ce bon ancrage local que la brasserie s’est intéressée au réemploi de ses contenants. Et plus particulièrement ses bouteilles en verre, qui représentent 35 % de la production – le reste est vendu en fûts consignés. « Nous avons commencé il y a quelques années avec nos 75 cl », explique le dirigeant, en rappelant que « la majorité du marché est en verre perdu, celui qui est jeté dans les bacs à verre ». Citeo – société qui accompagne les entreprises dans la réduction de leurs déchets – a soutenu la PME carquefolienne dans son projet. « C’est toute une transition à faire : investir dans les bonnes bouteilles, fabriquées dans un verre plus costaud et réutilisables, utiliser des étiquettes lavables, avec une colle spécifique, adapter les machines de conditionnement, accompagner les équipes… ».
Un partenariat avec Bout’ à Bout’
Les bouteilles de la Brasserie du Bouffay peuvent être reconditionnées « une vingtaine de fois ». La démarche s’est étendue en 2024 aux bouteilles 33 cl, généralisant ainsi le réemploi pour l'ensemble des contenants. Démarche soutenue là encore par Citeo, dans le cadre de son appel à projets Encore plus de réemploi, et rendue possible par un partenariat avec Bout’ à Bout’ – la nouvelle usine de l’entreprise de lavage de contenants est distante de quelques kilomètres seulement. « Le réemploi est une pièce du puzzle parmi nos engagements environnementaux comme l’origine des matières premières, la distribution en local, la valorisation des déchets auprès de l’agriculture locale. »
L’enjeu aujourd’hui ? « Il faut d’abord bien équiper en bornes de collecte les points de distribution, là où le consommateur achète, souligne Augustin Lombard. Ensuite augmenter le taux de retour, c'est-à-dire que le consommateur change ses habitudes et rapporte les bouteilles au point de vente, plutôt que d’aller au bac à verre comme il le fait depuis des années ». Prochaine étape, à terme, la consigne : « C'est le stade d'après et on y viendra probablement. Un premier test va être réalisé sur le grand ouest. »