Que préconisez-vous pour ce Dry January ?
« Cette action est l’occasion de se donner un défi. Cela peut être un mois complet sans alcool mais aussi une semaine sans alcool ou bien un mois où l’on fait attention à sa consommation sans dépasser les repères de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui sont deux verres par jour maximum, avec deux jours d’abstinence dans la semaine. »
Que se passe-t-il si l’on dépasse les repères de l’OMS ?
« Au-delà des repères de consommation, il y a des risques de dépendances et/ou de dommages corporels. Même si l’on ne consomme que le samedi soir, en mode binge drinking (hyperalcoolisation rapide), et que l’on finit complètement ivre, c’est toxique pour l’organisme. L’alcool est très calorique, il fait grossir, il fatigue l’organisme, altère le sommeil et coûte cher. Cela peut être dangereux pour les personnes qui prennent des médicaments à cause des interactions, et pour les femmes enceintes, dès le premier verre il y a un risque pour l’enfant. »
A partir de quand parle-t-on de dépendance ?
« On peut être dépendant sans le savoir d’où l’intérêt du Dry January. On fait une pause pour se rendre compte si l’on est dépendant ou non. Il y a trois sortes de dépendance. D’abord physique (quand on est en manque) qui souvent apparaît autour de cinq verres par jour tous les jours (mais qui peut apparaître avant). On se sent nerveux, irritable, on dort mal avec des insomnies et cela peut aller jusqu’à des tremblements, des sueurs et des crises d’épilepsie. Ensuite il y a la dépendance comportementale où ce sont des rituels et des habitudes qui sont difficiles à changer. Si dans une soirée avec des amis, on doit boire de l’alcool pour se sentir bien, c’est qu’on est dépendant. Enfin, la dépendance psychologique est la consommation d’alcool pour soulager son mal-être, son anxiété. Boire soulage sur le moment mais l’effet disparaît vite, c’est un très mauvais anxiolytique. »
Est-ce difficile de sortir d’une dépendance à l’alcool ?
« Oui, c’est le fléau numéro un dans mes consultations. Il est plus difficile de s’en sortir seul que le tabac par exemple car les risques de l’alcool sont moins connus, plus vicieux et l’on est moins sensibilisé. Toutes les classes sociales et d’âges sont touchées même si certains métiers sont plus à risques. Dès l’âge de 12 ans, il y a un message à donner aux enfants. Il ne faut pas banaliser l’alcool. Tout comme le tabac c’est dangereux. »
Les rendez-vous du Dry January
- Animation à la Maison de santé de Bellevue avec les associations du quartier, mardi 17 janvier : Des quiz sur l’alcool, ses risques, sa place dans la société… sont proposés pour initier un débat et des discussions. Un temps convivial avec dégustation de boissons sans alcool. De 16h à 19h.
- Conférence/débat à l’université, réservée aux étudiants le mercredi 25 janvier. Pour se lancer en cours de route dans le Dry January, rendez vous sur dryjanuary.fr ainsi que sur l’application Try dry.