Aujourd'hui, à l'école Georges-Brassens, à Nantes Nord, c'est un goûter un peu particulier qui se prépare : pour les dix enfants présents, le fromage est au menu. Fabi, Jupi et Dorian, les animateurs de Léo Lagrange Ouest, commencent par un petit temps d'échange. Un goûter salé, d'accord, mais c'est quoi le salé ? Avec quoi fait-on le fromage ? Quel animal donne le lait ? Les réponses fusent. « Des vaches », répond le chœur des enfants. « Des chèvres aussi », complète Augustin. « Et parfois il vient des chiens », tente Timothée. Puis, c'est l'heure de passer aux choses sérieuses : la dégustation.
Ce goûter un peu spécial, c'est le deuxième de quatre épisodes du « goûter presque parfait », une animation proposée par Léo Lagrange pour faire réfléchir parents et enfants à la collation de fin d'après-midi. « Les collègues directeurs d'accueil périscolaire ont constaté une problématique autour du goûter, resitue Christelle Pluquet, chargée de mission pédagogies à Léo Lagrange Ouest. Selon les sites et les quartiers, les goûters sont plus ou moins équilibrés, en qualité ou en quantité. On a vu certains enfants arriver avec pour goûter, des pâtes chinoises, du saucisson, un kebab froid. L'idée, c'est de sensibiliser les enfants et les parents à l'importance d'un goûter équilibré, sans culpabiliser et sans stigmatiser. » Pour créer cette animation, un groupe de travail a été monté avec Béatrice Buteau-Sauger, nutritionniste de la Ville de Nantes, un directeur de site par secteur, et une chargée de nutrition et santé globale de l’enfant, Marion Gassiot, de la direction de la santé publique. 10 sites se sont positionnés pour tenter l'expérience cette année.
La mimolette fait l'unanimité
En octobre, un premier goûter presque parfait a été dédié aux fruits de saison. Deuxième étape, plus inattendue : le fromage. Dans la cantine de Georges-Brassens, trois tables ont été préparées par les animateurs de Léo Lagrange : une pour le fromage de vache, une autre pour le fromage de chèvre, et une dernière pour le fromage de brebis. Inaya et ses petits camarades s'agglutinent autour de la première, décorée d'une photo de vache et de petits jouets en forme de bovins. La mimolette passe toute seule, comme l'emmental. C'est un peu plus compliqué pour le camembert.
« J'ai pas envie de goûter », avoue Ewen, aussitôt imité par Augustin. Fabi Chevolleau, la directrice de l'accueil périscolaire, lui propose de sentir. « C'est comme ça que l'on fait aussi au déjeuner, explique-t-elle. On fait sentir, on propose de tout petits bouts, et la plupart des enfants finissent par goûter. » La dégustation se poursuit, puis c'est l'heure du goûter proprement dit : rassemblés autour d'une table, les enfants vont manger des fruits, du pain, et chacun peut désormais choisir le ou les fromages qui l'a le plus séduit. Plus gros succès ? La mimolette. Mais la plupart des enfants ont demandé plusieurs morceaux de différents fromages. « Et après, on regardera si le goûter fait beaucoup de déchets ou pas », rappelle Fabi. Histoire de s'assurer que ce goûter est vraiment presque parfait.