Le visage souriant d'Alice Milliat, nageuse, hockeyeuse et rameuse nantaise née en 1884, invite déjà le public devant la Cale 2 créateurs, à deux pas de la grue jaune. Il faudra encore patienter quelques semaines pour profiter du site. « Début janvier, on pourra venir y pratiquer une dizaine d'activités physiques et ludiques, souligne Antoine Gripon du studio Katra qui a aménagé cet espace à la demande de la Samoa, aménageur public de l’Île de Nantes. Comme la marelle, le jeu du chat et de la souris ou le « pas de téco » pour prendre la pose sur un bloc de béton, en hommage à la statue du pas de coté de la place du Bouffay ! » Sur la piste d'athlétisme voisine, on pourra aussi se chronométrer jusqu'à la grue jaune.
Redonner de la place aux femmes
Si la sportive nantaise a été choisie comme emblème de ce nouvel espace de pratique sportive libre, c'est pour inviter les femmes à profiter de l'espace public pour leur bien-être. « Les skate-parks sont utilisés à 94% par des hommes, les bancs à 70% aussi par des hommes, poursuit Antoine Gripon. Ici, on n'exclut pas les hommes mais on intensifie l'accueil des femmes pour leur redonner de la place dans l'espace public. » Avec une signalétique contre le harcèlement de rue.
Un espace public ludique et favorable à la santé
À l'arrêt de busway « Île de Nantes », un nouvel espace ludique va aussi faire son apparition en janvier 2024. Dès la nuit tombée, on pourra y tester des jeux de type arcade. « Les jeux sont projetés au sol et on joue avec son corps, en bougeant de gauche à droite pour renvoyer une balle ou éviter un bloc de couleur, explique Ophélie Jaret de l'entreprise Smile in the light, qui a développé le concept. Avec l'idée de partager un temps ludique ensemble, en famille ou avec un inconnu. » À l'issue de la partie, l'application vous demande ce que vous avez pensé du jeu.
Des expositions en plein-air
Le dernier spot, au pied du pont Audibert, côté quais Hoche et Doumergue, est un lieu d'exposition en réalité augmentée. « Il suffit de scanner le QR code sur site, de charger l’application gratuite et de découvrir in situ des expositions qui changent chaque mois », indique Valentin Bidoux d'Art Design Story, start-up à l'origine du projet. Après l'exposition « Cri d'alerte » de Sarah Abitbol sur les violences sexuelles dans le sport, on pourra suivre l'histoire du FC Nantes en janvier, une exposition du Musée d'histoire naturelle de Nantes en mars ou la vie d'Alice Milliat en mai.
Des expérimentations nées d'une démarche citoyenne
« Ces expérimentations font suite au Lab citoyen où des habitants ont exposé leurs envies et imaginé les espaces publics du futur », rappelle Olivier Château, adjoint du quartier. « Elles permettent de tester plus rapidement, en plus de la planification urbaine qui prend du temps, ajoute Francky Trichet, conseiller municipal délégué à l'innovation. Avec des technologies innovantes mais aussi des low-techs. » La Samoa évaluera l'usage de ces nouveaux lieux en menant des enquêtes sur sites. À tester donc, pour vous faire votre avis et le donner !