Rencontre avec Éric Delemar, Défenseur des enfants

Publié le 12 nov. 2025

Dernière mise à jour 13 nov. 2025

Lorsqu’un enfant est victime de harcèlement scolaire ou confronté à un environnement familial violent, il peut saisir le Défenseur des droits. Explications.

  • Eric Delemar, défenseur des enfants © Cyrille Krasker

Vous êtes le Défenseur des enfants, quelles sont vos missions ?

Le Défenseur des enfants est l’adjoint du Défenseur des droits, une autorité administrative indépendante à valeur constitutionnelle. Ma mission est de veiller au respect du droit et des intérêts des enfants, conformément à la Convention Internationale des droits de l’enfant. Les enfants peuvent me contacter au siège à Paris (ou joindre nos délégués, présents dans tous les départements, voir ci-dessous) si leurs droits ne sont pas respectés, notamment dans la vie familiale, l’accès à l’éducation et aux loisirs ou la protection de l’enfance.

Avec une équipe de juristes qui composent le pôle Défense des droits de l’enfant, nous rappelons la loi aux institutions et associations, notamment le droit à l’éducation, aux loisirs, à la santé… Dans nos décisions, nous formulons des recommandations. Nous rendons également des avis au Parlement sur les projets et propositions de loi et pouvons en proposer.

Je fais également des interventions auprès des enfants et des adultes qui les accompagnent en rappelant que le droit est une valeur structurante de notre société. L’État de droit porte en lui un enjeu de solidarité, c’est ce qui permet de lutter contre « la loi du talion »(ndlr : châtiment qui consiste à infliger au coupable le traitement qu'il a fait subir à autrui. )  et permet d’empêcher au plus puissant de remettre en cause l’accès des droits aux autres. Avec 640 délégués présents dans tous les départements et les juristes à Paris, notre institution a géré 150 000 réclamations en 2025.

Quelle est la situation du droit des enfants en 2025 ?

En 2025, nous vivons une situation paradoxale. Des lois très protectrices pour les enfants ont été votées depuis de nombreuses années. Elles ont permis de mieux protéger les droits… Mais encore faut-il que les politiques publiques disposent de la volonté et des moyens nécessaires pour faire appliquer ces lois. En matière de violences sexuelles, nous avons pu assister à une libération de la parole, mais surtout à une meilleure écoute et à une prise de conscience sans précédent de la société. Pour autant ces violences perdurent, car la parole des enfants bien que mieux écoutée, reste encore trop peu considérée, trop peu entendue.

À l’échelle internationale, nous constatons de plus en plus d’attaques contre le droit, une remise en cause de la séparation des pouvoirs, de l’indépendance de la justice, des attaques contre les libertés individuelles. Des mouvements, masculinistes, nostalgiques du patriarcat, et de la loi du talion, n’ont de cesse de remettre en cause les données scientifiques. Les conflits armés, le déni du réchauffement climatique et de la dégradation de notre environnement (pollution de l’air, de l’eau, perte de la biodiversité, évènements climatiques extrêmes) font des enfants les premières victimes de ces désastres. L’Unicef signale d’ailleurs une augmentation de la déscolarisation, du travail des enfants et des violences sexuelles à l’égard des enfants.

Pourquoi la défense des enfants est-elle essentielle ?

La protection, l’éducation et l’émancipation des enfants est un enjeu pour nos démocraties, si nous voulons vivre dans une société plus apaisée. Les politiques publiques à destination des plus vulnérables profitent à tous. Respecter les droits des enfants dans leur vie quotidienne permet de remettre les enfants au cœur des décisions qui les concernent et de les considérer comme des sujets et non des objets. La Convention internationale des droits de l’enfant est un texte fondateur qui reconnaît pour la première fois que les enfants deviennent détenteurs de l’ensemble des droits de l’Homme, dès leur naissance.

Aujourd’hui, 20 % des adolescents (soit un sur cinq) souffrent de troubles dépressifs. En cinq ans, les urgences en soins psychiques ont été multipliées par trois. Nos enfants grandissent dans un climat anxiogène, largement entretenu par les écrans et les réseaux sociaux. En tant qu’adultes, soyons capables d’écouter leur mal-être, laissons-leur la place pour s’exprimer, jouer, grandir et s’épanouir en sécurité. « La plus grande générosité envers l’avenir, disait Albert Camus, c’est de tout lui consacrer au présent. »

Comment prendre contact ?

Défenseur des droits à Nantes.

Odile GUIHAL 
Espace Emile Gabory (Nantes Sud)
31 boulevard Emile Gabory 44000 NANTES
Tel.: 02 40 08 00 34

Jean-Paul MEUNIER
Maison de la tranquillité publique
11 boulevard de Stalingrad 44000 NANTES
Tel.: 06 10 20 29 22

Site officiel

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