Comment électrifier son vélo à Nantes sans se ruiner

Votre vélo est votre meilleur compagnon mais vous êtes attaché à sa forme, son histoire ou encore à le recycler pour ne pas simplement en racheter un flambant neuf ? Vous souhaitez réduire la part d'utilisation de votre voiture sans pour autant arriver essoufflé à vos rendez-vous ? L'alternative – parfois méconnue – à l'achat d'un vélo à assistance électrique (VAE) est la motorisation de son vélo classique.

À Nantes, plusieurs opérateurs proposent cette transformation, notamment l'atelier Beebike. Après une étude de faisabilité – validée « dans 90% des cas », explique Jean-Christophe Da Silva, son gérant – un cahier des charges est défini en fonction des usages et du budget de chacun. Parmi les solutions, une motorisation de la roue arrière ou un kit moteur dans le pédalier, complété par l'installation d'une batterie. La fourchette moyenne de prix va de 900 à 1 250 €, à comparer avec un vélo neuf de même gamme évalué autour de 2 000 €. Votre devis accepté, le rendez-vous est pris et vous récupérez votre vélo dans les 72 heures.

L'offre d'ATAO, association dédiée à l'insertion professionnelle, est sensiblement la même, avec la possibilité d'un kit installé sur la roue avant également. « Vous pouvez venir avec votre vélo musculaire ou en choisir un dans notre gamme de vélos d'occasion, puis nous l'électrifions avec un kit de la société française Virevolt » explique Karim Benferchiche, encadrant technique, pédagogique et social. Il faut ici compter un peu plus de temps (environ 15 jours) pour récupérer son vélo. Le chef d'équipe défend néanmoins un processus de « cercle vertueux : on travaille sur du transport doux, en en faisant un support à la réinsertion professionnelle de personnes ». 

Une alternative est proposée par l'entreprise à missions vebo° fondée à Nantes : celle-ci met sur le marché un boîtier de motorisation amovible à installer sur sa fourche avant. Une solution qui a le mérite de pouvoir se partager à plusieurs et de permettre une utilisation de son vélo en musculaire ou motorisé. Petite différence néanmoins : pas de moyen de contrôle de la vitesse sur le guidon, il s'agit essentiellement d'une solution qui permet « de conserver ses habitudes de cycliste, en réduisant les efforts de pédalage de moitié », explique Hicham Lahmamsi, designer et co-fondateur de vebo°. Avec son autonomie de 30 à 40 km, cette solution légère s'avère intéressante pour les petits trajets du quotidien.

Tous rappellent une condition importante : avoir un vélo compatible (sans cadre trop léger par exemple) et en bon état de fonctionnement (dont des freins performants). Pour faire son choix, il est également important d'essayer différentes solutions afin d'apprivoiser les sensations proposées par ces deux-roues augmentés.

La motorisation de son vélo musculaire présente plusieurs avantages. En comparaison du coût d'une voiture (carburant, parking, entretien, assurance..), son usage peut permettre de réelles économies. L'électrification de son vélo, plutôt que l'achat d'un VAE, peut également être préférable pour plusieurs raisons.

Si certains sont tentés par le marché d'occasion, la batterie reste un consommable ayant une durée de vie limitée. Il est conseillé de la faire tester pour connaître son état d'usage avant tout achat – au risque de devoir en acquérir une nouvelle un peu trop rapidement (le prix moyen se situant autour de 500 €). Pour Karim Benferchiche, l'électrification d'un vélo permet surtout de le rendre « réversible ». Car si la durée de vie moyenne d'un VAE est de 10 ans, ils deviennent ensuite obsolètes et inutilisables, tandis qu'un vélo sans kit redevient un vélo...

Autre atout du vélo à assistance électrique, c’est l’un des moins générateurs de gaz à effet de serre en France : « Le bilan carbone d’un VAE est en moyenne de 13 g d’équivalent CO2 par kilomètre»¹. À comparer avec l’empreinte carbone d'une petite voiture électrique, 60-75 g de CO2e/km. 13% des émissions de gaz à effet de serre des transports proviennent des déplacements entre le domicile et le travail dont 98% dues à la voiture, constate l'Insee. Sur un trajet de 12 km – le trajet moyen de « vélotaf » selon L'Équipe – les émissions de CO2 d'un vélo à assistance électrique sont 20 fois moins élevées que celles d'une voiture :