L’habitat participatif vous tente ? Venez vous renseigner aux rencontres locales

Dans le quartier Pont Rousseau à Rezé, les travaux du projet Entre les venelles vont bon train. « On devrait aménager à l'été 2026, se réjouissent Marie-Luce et Régis, deux membres de ce collectif intergénérationnel qui voit aboutir ce projet d'habitat participatif initié il y a 7 ans et porté par le promoteur CISN. 15 des 24 logements prévus sont déjà attribués et « Les gens des venelles » recherchent de nouveaux voisins pour acquérir les deux T1, trois T3 et quatre T4 restants. « Ensemble, nous allons partager un atelier de bricolage, un espace vert avec potager et ce qu'on a appelé notre place du village. Nous allons aussi réfléchir au devenir de l'ancien café sur rue, un lieu collectif qui nous appartient, que nous voulons réhabiliter et ouvrir sur le quartier. »

« Vivre en habitat participatif, ce n'est pas vivre en communauté, souligne Marie-Luce. On gardera chacun notre espace privé, mais au milieu de gens attentifs les uns aux autres et qui peuvent s'entraider. » Chacun pourra participer aux temps communs, à la hauteur de son envie. « S'engager, c'est partager un même état d'esprit, une appétence pour faire des choses ensemble », ajoute Régis. Pour construire un projet où chacun trouve sa place, « les gens des venelles » ont appris à décider ensemble, avec le soutien de l’Écho-habitants. Cette association nantaise accompagne le groupe qui ne se connaissait pas au départ. « On travaille sous forme de commissions thématiques et aussi en collégial : on essaie de viser le consensus, précisent les deux membres du collectif. Sans oublier des temps festifs, c'est important pour garder la dynamique ! » En ce moment, le groupe finalise sa structure administrative et juridique. Et va bientôt s'attaquer aux contrats d'énergie, d'internet et à la conception des espaces verts : « On aimerait ne pas clôturer, même si chaque rez-de-chaussée aura son petit bout de jardin. »

L'habitat participatif a le vent en poupe dans la métropole nantaise : on recense déjà plus de 200 logements livrés, à Nantes principalement, mais aussi à Rezé, Orvault et à La Montagne. « 180 autres logements doivent prochainement sortir de terre à Saint-Herblain, Rezé et Nantes, explique Emmanuelle Novaro, cheffe de projets habitat participatif à Nantes Métropole. En lien avec les communes et les aménageurs, de nouveaux terrains ont été identifiés pour accueillir des projets d'habitat participatif. Dès 2026, des candidats vont être recrutés. » Pour chacun des groupes constitués, Nantes Métropole soutient une « assistance à maîtrise d'usage » pour structurer le collectif, à l'image de l’Écho-habitants pour « Entre les venelles ». « C'est essentiel pour aider le groupe à trouver son fonctionnement, former à la prise de décision en collectif et garantir la tenue du planning, explique la cheffe de projet. Aujourd'hui, construire en habitat participatif est un processus bien éprouvé. »

La plupart des projets naissent désormais sur des terrains publics, au cœur d'opérations d'urbanisme plus larges (ZAC Champ de Manœuvre, ZAC Mellinet...), même si quelques rares groupes achètent encore directement leur foncier. Au fil des ans, il y a aussi de plus en plus de personnes informées sur l'habitat participatif, note la cheffe de projet : « Ce format n'est plus réservé à une niche de militants, qui ont été précurseurs. Nous veillons à ce que les nouvelles opérations mixent systématiquement du locatif social, du logement abordable commercialisé en bail réel solidaire (BRS) et du logement libre. »

La 3^e édition des rencontres locales de l'habitat participatif, le 22 novembre 2025, est un moment phare pour toutes celles et ceux qui veulent rejoindre l'aventure : plusieurs projets recrutent de nouveaux participants. Parmi eux, deux projets nantais bien avancés : Mon Habitat Rêvé à Bottière Pin-Sec et Tikercouët sur le Grand Carcouet. Et bien sûr le projet rezéen d’Entre les venelles. « L'intérêt de nos futurs voisins, c'est qu'ils pourront rentrer dans leur logement dès 2026, on a déjà bien travaillé pour eux ! » concluent Marie-Luce et Régis, dont le collectif sera présent sur place.