La gare de Doulon est devenue tiers-lieu

Les trains ne s’y arrêtent plus depuis plus de quarante ans. La maison de garde-barrière, devenue gare de Doulon en 1885, a cessé son activité en 1980 pour accueillir une boutique SNCF, puis une entreprise. Dans le cadre du programme « Place de la gare », la société des chemins de fer a ouvert aux projets la bâtisse vacante. Celui de Delphine Gaudet, avec sa société Alliance locale, a remporté la mise.

Titulaire d’un BTS de management d’unités commerciales complété par « beaucoup d’autoformation », l’ancienne responsable de boutiques devenue « chef de gare » inclut dans son projet l’entrepreneuriat et l’artisanat, pour « aider les petites et moyennes entreprises à pérenniser leur activité en s’informant, se formant et en développant leur réseau, en misant sur l’entraide, le partage d’expérience et la solidarité ». Elle a aménagé en ce sens le bâtiment entièrement rénové par la SNCF, en y prévoyant des espaces de travail, bureaux et atelier pour une activité artisanale.

On entre côté rue ou par le joli jardin. Au rez-de-chaussée, une grande cuisine, une salle de réunion ou d’activités, un bureau, un espace atelier. À l’étage, une salle commune avec « coin cosy » pour des rendez-vous professionnels, deux espaces de travail collectifs, un bureau individuel, « mais tout est possible, on peut recomposer l’espace selon les besoins », affirme Delphine.

Louées à l’heure, à la demi-journée, à la journée ou au mois, agréablement aménagées avec des meubles et accessoires chinés, les pièces sont ouvertes aux individus et entreprises pour y travailler ponctuellement ou régulièrement. Alliance locale propose également deux espaces de réunion pouvant accueillir jusqu’à 10 personnes lors de séances de travail ou pour l’organisation d’événements.

Mais ce tiers-lieu n’est pas voué qu’au travail, et Delphine ne manque par d’idées pour que « sa » gare devienne « un lieu vivant et animé. Je souhaite que les gens s’y réunissent, aussi bien des professionnels que des habitants voisins. Ce bel endroit doit être partagé. » 

Passionnée de plantes, de cuisine et de bricolage, la maîtresse des lieux organise déjà des ateliers hebdomadaires thématiques : « ateliers popote » pour cuisiner ensemble des recettes simples « pour donner l’amour de la fourchette », ateliers créatifs… « Il ne faut pas hésiter à pousser la porte. Je souhaite que les gens du quartier s’approprient ce lieu, qu’ils viennent y partager leurs passions. Je pense à un atelier de réparation de vélo, par exemple, mais toutes les propositions m’intéressent. » Côté jardin, sept petites parcelles attendent leurs jardinières ou jardiniers, moyennant une cotisation annuelle de 80€.