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Nantes propre, le défi quotidien
Publié le 03 nov. 2025
Dernière mise à jour 04 nov. 2025
La propreté est un élément incontournable du bien-vivre en ville. À Nantes, des centaines d’agents s’y consacrent chaque jour. Mais parce que la propreté est l’affaire de toutes et tous, ce service public en constante adaptation a aussi besoin de la responsabilité citoyenne.
Un niveau d'exigence qui monte
L’an dernier dans la métropole nantaise, entre ce qui est balayé, le contenu des corbeilles de rue et les dépôts sauvages, 13 000 tonnes de déchets ont été récoltés sur l’espace public. Dans le même temps, 110 000 à 130 000 m² de tags étaient effacés – environ 17 terrains de football ! Ces chiffres résument l’ampleur du défi auquel fait face Nantes Métropole, collectivité compétente en matière d’espace public, de gestion des déchets et de propreté urbaine.
Le sujet est d’autant plus complexe qu’il est largement affaire de perception – d’où les réactions vives qu’il suscite parfois. Ainsi, selon une enquête Ifop menée en 2020 pour Gestes Propres et Citeo, 69% des Français estiment que la propreté des villes s’est dégradée ces quinze dernières années. « La propreté est un domaine qui n’est jugé que par la négative. Personne ne se dira jamais : “Tiens, aujourd’hui c’est propre”. On ne remarque que ce qui est sale, observe Éric Bouchet, responsable propreté au pôle Nantes centralité. En réalité, c’est le niveau d’exigence qui monte tout le temps. Et c’est tant mieux ! »
L’évolution des comportements reflète ce durcissement des normes sociales. « Il y a 25 ans, les crottes de chien étaient le fléau numéro 1, poursuit Éric Bouchet. Aujourd’hui, ce sujet a quasiment disparu. S’il reste quelques propriétaires de chien qui ne feront jamais l’effort, les déjections sont ramassées car personne n’a envie d’être pointé du doigt ».
Quand la ville se transforme
À cette aspiration croissante à la propreté, la Métropole répond par des moyens conséquents : 24 millions d’euros y sont consacrés chaque année, avec 730 agents dédiés, répartis dans les différents pôles de proximité et la direction des déchets. L’effort est reconnu à l’échelle nationale : la collectivité est certifiée ISO 9001 et a renouvelé cette année sa quatrième étoile au label « Ville éco-propre » délivré par l’Association des villes pour la propreté urbaine (AVPU).
 
Une reconnaissance d’autant plus à souligner que l’évolution des modes de vie et de la ville rendent le sujet plus complexe. Nantes est devenue plus dense, accueille toujours plus d’habitants. Dans tous les quartiers ont été créés de nouveaux espaces publics, des parcs, des lieux de rassemblement, des pistes cyclables qu’il faut garder propres. « Les modes de vie ont aussi changé, avec le développement de la consommation hors domicile : au niveau national, on estime qu’elle génère 300 000 tonnes de déchets par an, pointe Christophe Bodin, délégué régional chez Citéo, éco-organisme spécialisé dans la réduction de l’impact environnemental des emballages et papiers. Cela nécessite des dispositifs de collecte plus complexes, c’est un bouleversement dans les métiers de la propreté. »
Prévention, responsabilisation, répression
« Le service public du nettoiement ne cesse de s’adapter », fait justement valoir Éric Bouchet. Des exemples ? Les équipes ont étendu leurs interventions la nuit et le week-end, renforcent leur action en fonction des saisons et de l’agenda des manifestations, accroissent leur présence dans les quartiers prioritaires de la ville et y adaptent la collecte des encombrants… Le changement climatique implique aussi de faire évoluer les pratiques, en recourant à du matériel moins gourmand en eau ou en investissant dans des récupérateurs d’eau, pour préserver la ressource en été. Des techniques spécifiques sont adoptées pour les espaces végétalisés, plus nombreux car devenus nécessaires pour rafraîchir la ville.
 
Et si les moyens techniques et humains sont indispensables, ils ne suffisent pas. D’où le renforcement des équipes chargées de lutter contre les incivilités, les dépôts sauvages, et l’accent mis sur la sensibilisation. Des actions sont menées dans les écoles, des campagnes d’information rappellent aux habitants que la propreté est une responsabilité collective. « Le service public est efficace : sur un simple appel, une benne passe enlever les encombrants, un tag sera nettoyé rapidement. Mais il reste des incivilités, et nous devons agir sur tous les fronts », conclut Éric Bouchet.
Chiffres clés
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            24 millions d'euros, budget annuel de la propreté urbaine à Nantes Métropole
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            730 agents chargés de la propreté (pôles de proximité + direction des déchets)
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            4 étoiles au label « Ville éco-propre » (délivré par l’AVPU) pour Nantes en 2025