Propreté urbaine : qu’en disent les agents qui nettoient la ville ?

Publié le 04 nov. 2025

Dernière mise à jour 04 nov. 2025

La propreté ? C’est le métier de ces travailleurs de l’ombre qui s’emploient dès l’aube à nettoyer l’espace public. Reportage au sein d’une équipe du pôle Erdre et Loire, basé rue du Bêle.

« On y passe trois ou quatre fois par jour »

  • Les agents de nettoiement sont mobilisés sur les grands événements, comme ici au lendemain d'un match à la Beaujoire. © Marc Roger

« Tous les jours quand j’arrive, à 5h30, je fais chauffer le café pour mes collègues, puis je pars sur mes secteurs, du côté d’Haluchère. Le lundi et le mercredi, comme ce matin, je croise les fêtards qui rentrent. » En cette matinée de septembre, Denis, un chauffeur de balayeuse qui n’a pas sa langue dans sa poche, arpente la ville depuis déjà plusieurs heures. Son métier exige de la précision, de l’autonomie, de la vigilance, mais aussi « une bonne dose de débrouillardise ».
 

À 9h, il partage une pause bien méritée avec ses collègues agents de nettoiement du pôle Erdre et Loire de Nantes Métropole. À ses côtés, Ibrahim qui a commencé sa tournée à 7h15. Ses premières missions : vider les corbeilles de rue sur les axes principaux, notamment autour du parc des expositions de la Beaujoire. « Certains endroits, comme Haluchère, on y passe trois ou quatre fois par jour », explique-t-il. 

« On en a ramassé 42, un record ! »

Nettoyage et balayage des trottoirs, désherbage de la voirie, chasse aux déchets… Les 9 agents du pôle Erdre et Loire abattent chaque jour un travail conséquent, indispensable pour rendre propre leur secteur, au nord-est de Nantes. Équipés de souffleurs, de balais, de pelles, de pinces ou encore de sacs jaunes et blancs, ils sont aux premières lignes face aux encombrants, « de plus en plus nombreux » : caddies abandonnés, cartons volumineux, électroménager… « On les signale, parfois on les ramasse nous-mêmes, ça nous prend beaucoup de temps », explique Ibrahim, agent à Nantes Métropole depuis 2008.
 

Mais c’est un autre « fléau » qui préoccupe actuellement les agents : les bonbonnes de protoxyde d’azote (gaz détourné pour un usage récréatif), qui peuvent causer des dommages aux installations de traitement des déchets. « Un matin, on en a ramassé 42, un record », peste Antoine.

« Beaucoup nous remercient »

  • Aux abords du stade de la Beaujoire. © Marc Roger

En semaine, la journée des agents se termine à 16 h dans le secteur qui leur est dévolu. Mais ils sont parfois mobilisés les week-ends et lors d’événements (marchés du centre-ville, Fête de la musique…). Comme ce dimanche, lendemain de match à la Beaujoire entre Nantes et Rennes : Ibrahim et ses collègues, souffleurs en mains, étaient présents pour remettre de l’ordre aux abords de l’enceinte des Canaris.
 

Pour ces travailleurs de l’ombre, le travail en extérieur et le contact avec la ville restent « une satisfaction » : « Beaucoup d’habitants viennent nous remercier, et à force, des liens se créent ». Denis insiste : « On aimerait que les gens viennent en stage avec nous, pour se rendre compte et peut-être faire plus attention. »