Odori transmet la passion de la danse et de la culture hip-hop

Odori signifie danse en japonais. L’association ainsi nommée, née en 2013 à Rezé, est basée depuis 2019 à Nantes Nord, à la lisière de la ville, entre quartier pavillonnaire et quartier prioritaire, entre secteur urbain et secteur rural. Une situation idéale quand on promeut le hip-hop, culture mixte et universelle, comme l’explique Duy-Bao Nguyen, professeur de danse cofondateur de la structure : « Partout dans le monde, la culture hip-hop se développe et se nourrit des cultures locales en conservant son identité propre. C’est une porte ouverte sur le monde. Elle inclut danse et arts plastiques, portés par une musique engagée contre l’oppression et les différences de classes, mais sans violence, avec des choses qui font vibrer les gens. La violence, c’est la voie de la facilité. » 

Et la facilité n’est pas au programme des cours de HB school (HBS), l’école de danse portée par Odori et animée par Duy-Bao avec cinq autres enseignants : « Nous amenons nos élèves à utiliser leur énergie pour l’entraîner vers la danse. Mais si on prend la technique sans savoir d’où elle vient, on se perd. Le but est de transmettre un héritage, sans être fermés aux évolutions. Nous proposons des cours dans plusieurs styles : break dance, popping, locking, house, waacking… Autant d’univers avec chacun son histoire et son intention, que nous enseignons aussi lors de temps conviviaux où nous présentons des films et partageons des repas. » Des origines à nos jours, en passant par tous les courants et en remontant aux racines, Duy-Bao connaît son sujet sur le bout des doigts. Et son corps participe de la conversation, mimant les différents styles avec une parfaite maîtrise.

Le studio de danse comporte donc, en plus d’une belle salle pour les cours, une pièce conviviale avec canapés et écran, pour des sessions plus théoriques : « La passion pour la danse décloisonne et outrepasse les différences. Notre objectif est aussi de créer du lien social, de mixer les genres et les milieux, d’éduquer les jeunes en leur enseignant une autre manière de réfléchir. On voit le résultat lorsque nous organisons des galas, c’est magique. Nous poussons aussi nos élèves à sortir de leur zone de confort, dans la vie comme dans la danse : être techniquement autonome pour progresser en utilisant son identité et son histoire personnelles, en testant d’autres choses pour partir et prendre son envol.  Certains de nos élèves se sont littéralement transformés, en prenant confiance en eux grâce à la danse.  »

« Je suis entré en club à Bellevue en 2008, raconte Duy-Bao Nguyen, et me suis formé en autodidacte, en faisant de petites scènes à droite à gauche, pour le plaisir. Puis j’ai pu faire des voyages qui m’ont beaucoup animé, à Londres, au Japon, au Vietnam dont je suis originaire. La danse ouvre à différents univers. Nos élèves sont incités à participer à des projets communs qui sont l’occasion de monter sur scène devant un public, de rencontrer d’autres artistes, en France et à l’international. Ainsi, en avril, nous emmenons onze élèves à Londres, pour rencontrer d’autres studios, d’autres danseurs, une autre culture. »

Odori organise des événements tels que compétitions (ou battles), galas et démonstrations. Car, si les pratiquants sont âgés de 8 à 45 ans, HBSchool pousse l’intergénérationnel dans ses limites en offrant des démonstrations de hip-hop à tous les âges, depuis des interventions en maternelle jusqu’à des spectacles en Ehpad. Sont prévus un premier battle hors les murs dans la salle festive Nantes Erdre le 25 avril, et un gala dans la salle festive Nantes Nord en juin. Plus prochainement, on pourra voir les élèves de HBS à l’œuvre samedi 13 décembre (entre 16h et 18h) dans la salle festive Nantes Nord, dans le cadre de la manifestation Noël à Nantes Nord : « Cette culture est vraiment universelle, elle parle à tout le monde. »