Avec Rebond, les maillots sportifs deviennent des souvenirs

Le siège social est à Vertou, mais c’est dans un atelier situé à Gétigné, près de Clisson, que bat le cœur d’activité de la société Rebond. Un vaste espace qu’emplit la douce odeur du cuir et le ronronnement des machines à coudre. « Notre production est réalisée chez Bourgeois & Cie, un historique de la fabrication de chaussures dans le bassin nantais », souligne Simon Mutschler.

Le fondateur de Rebond a puisé au Pendjab, en Inde, l’idée de fabriquer des ballons sportifs. « Je voulais marier le savoir-faire de cette ancienne colonie anglaise [où sont fabriqués 85 % des ballons faits main dans le monde, NDLR] avec le savoir-faire des artisans français. Je trouvais aussi important de recentraliser une production de ballons en France, avec de l’éco-conception... » La start-up s’est efforcée depuis de créer une véritable économie circulaire autour du ballon sportif, en recourant à des matériaux bio-sourcés ou recyclés. « C’est une entreprises qui a gagné de l’argent dès le début », pointe son fondateur.

Plus que dans le ballon de jeu classique, c’est dans le ballon souvenir que se distingue Rebond, qui a mis au point des modèles collectors réutilisant d’authentiques maillots de joueurs. « J’ai dit aux clubs : on peut récupérer vos maillots et leur donner une nouvelle vie », raconte Simon Mutschler. Le principe ? « On les contre-colle sur du cuir, puis on découpe des pièces que l’on assemble et que l’on coud pour former le ballon. Il n’y a plus qu’à ajouter la vessie gonflable ».

La start-up a bénéficié du fonds métropolitain d’appui aux innovations de réemploi. « Sans cela, on n’aurait pas pu aller au bout du process industriel, souligne le dirigeant. Il faut tester chaque phase, trouver le bon matériel, expérimenter, passer d’un prototype à la série... c’est du temps humain et des moyens ». Les ballons « memorabilia », tous différents, réalisés en série limitée et accompagnés d’un certificat d’authenticité, sont ensuite vendus « dans les boutiques des clubs, concept-stores, boutiques de décoration ou directement en ligne sur le site de Rebond ».

Comment va se poursuivre la partie ? « On veut élargir la gamme de produits, dévoile Simon Mutschler. Avec le ballon, on a un produit original et qui attire l’œil. On pourrait ensuite faire du porte-clés, du porte-cartes, avec le même ADN d’upcycling, d’artisanat made in France ». Rebond compte aussi investir d’autres disciplines sportives : volley, basket, rugby... « On travaille déjà avec l’Aviron bayonnais, le Stade toulousain… » détaille le dirigeant pour qui « le fonds nous a permis clairement d’être sur une phase de développement et de croissance ».