L'essentiel du conseil métropolitain des 11 et 12 décembre 2025
Une nouvelle vie en préparation pour les Ateliers Normand
Publié le 15 déc. 2025
Dernière mise à jour 15 déc. 2025
Sur le quai de Versailles, l'ancienne menuiserie des bords de l'Erdre a fermé ses portes en 2019. Le 12 décembre, une permanence d'information a présenté le devenir du site aux riverains. D'ici 2029, des ateliers artisanaux, des bureaux et des logements vont y prendre place, autour d'une placette publique arborée.
Les promeneurs des bords de l’Erdre connaissent bien cette façade de style Art Déco au 40 et 41, quai de Versailles. Construit à l’origine pour accueillir la manufacture de crin et brosserie Ruf&Cie fondée au milieu du 19e siècle, le bâtiment a abrité un spécialiste de l’agencement d’intérieur pour des hôtels, des cinémas ou encore des paquebots. D'ici sont sortis les bars du France et l'un des luxueux ponts du Queen Mary 2. L'activité de cette menuiserie haut de gamme a pris fin en 2019, pour rejoindre Sainte-Pazanne. « C'est l'un des derniers témoignages de la tradition manufacturière des bords d'Erdre, souligne Jérôme Le Jeloux, chargé de développement urbain à la Ville de Nantes. D'où la volonté de poursuivre cette histoire, tout en la remettant au goût du jour. »
1900 m2 d'ateliers artisanaux et bureaux
« Au rez-de-chaussée de la halle et de deux bâtiments neufs, nous allons proposer 5 à 6 ateliers artisanaux, soit 1000 m2 divisibles, explique Julien Cardiet, responsable d'opération à Loire Océan Développement (LOD), l'aménageur du site. Nous les louerons via notre filiale Novapole Immobilier autour de 120 € du m2 en moyenne, un prix compétitif qui devrait permettre d'accueillir des entreprises de l'économie sociale et solidaire (ESS) ». L'aménageur est en cours de discussion avec Les Écossolies pour cibler au mieux les besoins : menuiserie, artisanat textile, céramique... Dans la halle, un café restaurant ouvrira également ses portes, avec une offre de petite restauration le midi. À l'étage enfin, sur un niveau plus mezzanine, 900 m2 de bureaux viendront compléter le programme.
Une halle restaurée et partiellement rebâtie
L’ancienne halle manufacturière est inscrite au patrimoine nantais. « La façade Art Déco sur le quai et le mur porteur intérieur de la halle sont de qualité et seront mis en valeur, souligne Simon Teyssou, l'architecte de la nouvelle halle (Atelier du Rouget). Par contre, le reste du bâtiment, sans fondations, est incapable de porter les charges à venir et ne répond pas aux normes sismiques d'aujourd'hui ». Pour l'adapter aux exigences contemporaines, il sera donc partiellement reconstruit en béton, tout en conservant son gabarit actuel, les deux nefs et la toiture de tuiles. Les nouvelles façades sur la place intérieure seront réalisées en ossature bois, avec menuiseries bois et isolant biosourcé. Elles pourraient être préfabriquées en atelier, pour limiter l'impact du chantier pour les riverains.
28 logements sociaux
Nantes Métropole Habitat va construire de son côté les deux bâtiments neufs du programme, pensés par l'agence d'architecture nantaise Barré-Lambot. Ils proposeront 27 logements dans les étages, sur 3 ou 4 niveaux. Un logement atypique viendra aussi se poser au-dessus d'un petit local technique, à l'entrée de la rue de Chateaulin. « Ce programme comptera une majorité de grands logements, du T3 au T5 », précise Jérôme Le Jeloux. Ce choix en 100% logement social est assumé afin de rééquilibrer l'offre du quartier qui n'en compte aujourd'hui que 5%. Chaque logement disposera d'un balcon ou d'une loggia et d'un stationnement vélo en pied d'immeuble. Les voitures pourront stationner dans des résidences voisines appartenant au bailleur social. « Cela évitera de creuser un parking souterrain coûteux et qui pourrait bien devenir obsolète d'ici quelques années », reconnaît Julien Cardiet.
Une placette ouverte sur le quartier
Toutes ces activités s'organiseront autour d'une cour publique : «Cette placette, que nous voulons vivante et conviviale, constituera un îlot de fraîcheur avec de la pleine terre et des arbres qui profiteront des eaux pluviales des bâtiments alentours, indique Jérôme Le Jeloux. Pour la rejoindre, deux nouveaux accès piétons seront créés : vers la rue de Chateaulin et la rue de l'Ouche-de-Versailles. En sortant de la placette, les piétons pourront aussi longer le futur jardin associatif qui sera proposé au-dessus du bassin de stockage des eaux pluviales de Barbin, en cours de construction (lire ci-dessous). Au total sur la parcelle des Ateliers Normand, plus de 700 m2 d'espaces actuellement bitumés vont être désimperméabilisés. Le permis de construire devrait être déposé d'ici l'été 2026, avec un lancement des travaux prévu début 2027, une fois le bassin de stockage réalisé. Les premiers habitants et actifs sont attendus courant 2029.
À quoi va servir le bassin Barbin ?
Un bassin de stockage et de rétention des eaux (BSR) est un ouvrage indispensable pour traiter les eaux à l’échelle du quartier et sécuriser l’approvisionnement de la métropole nantaise. En cas de pollution majeure sur la Loire, le point de pompage principal, l’Erdre est en effet la solution de secours pour la fourniture d’eau. Il est donc essentiel de limiter au maximum les rejets d’eau usée dans le milieu naturel. C’est la fonction des bassins de rétention, comme celui du Maquis de Saffré, inauguré en 2017, et celui de Barbin, qui va se construire entre les rues de Châteaulin et de l’Ouche-de-Versailles.
Un avis citoyen a été rendu en 2019 sur ce projet, suite à la concertation menée avec les riverains, les associations, les entreprises et commerçants du quartier. La collectivité a pris en compte ces préconisations citoyennes, et un comité de suivi a été mis en place avec les riverains impliqués.
Les premiers travaux ont été réalisés fin 2022, avec la démolition d’entrepôts sur le site des Ateliers Normand. Le chantier du BSR à proprement parler se déroule de 2024 à 2026.