Top départ pour la ferme urbaine des Dervallières

Publié le 16 mai. 2025

Cette ferme nourricière et solidaire pousse au cœur d’un parc réaménagé. L’aboutissement d’un long travail collectif pour mettre le bio à portée des plus modestes. Bientôt, les habitants pourront déguster ces légumes produits par des salariés en insertion, avec l’aide de bénévoles du quartier.

  • Le parc agricole et paysager des Dervallières, à Nantes.
    La ferme des Dervallières est un projet d’agriculture urbaine, nourricier, solidaire et inclusif. © Thierry Mézerette

Les premiers plants ont été mis en terre. Derrière les ganivelles tout juste installées, le beau temps et la pluie font pousser salades, fenouils et persils, en attendant le semis de carottes et les oignons. Dans les prochains jours, trois autres parcelles seront plantées : une de courges, la seconde de courgettes, patates douces et poireaux et la troisième en prairie fleurie pour attirer les insectes pollinisateurs. « Autour de chaque parcelle, nous créons une petite butte de plantes vivaces : de la menthe, de la verveine, des groseilliers... », explique Jacob Leray, encadrant technique de l’association d’insertion Océan qui pilote la production de la ferme des Dervallières, soit 2200 mètres carré de cultures de plein champ pour commencer, qui seront complétés fin 2025 par une serre non chauffée.

  • Les premiers plans de légumes sont mis en terre à la ferme des Dervallières.
    Les premiers plants de la ferme des Dervallières ont été mis en terre. © Thierry Mézerette

Les premiers salariés embauchés

« Nous venons de recruter nos quatre premiers salariés en ciblant en priorité des habitants du quartier », poursuit l’encadrant. Ces salariés en insertion bénéficient d’un contrat de 2 ans maximum, par période de 8 mois renouvelable. « Le maraîchage leur permet de découvrir un domaine d’activité, d’apprendre les bonnes postures et de respecter des horaires. Au-delà, nous les accompagnons aussi au plan administratif, dans l'apprentissage de la langue française, selon leurs besoins. Et pour la première fois, deux mamans solos vont faire partie de l’équipe ! » Pour faire tourner la ferme, des habitants bénévoles du quartier s’impliquent également : « Cette ferme est le résultat d’une démarche collective engagée dès 2016, à la demande des habitants, pour créer un quartier nourricier, rappelle Johanna Rolland, maire de Nantes. Elle se concrétise aujourd’hui avec notre partenaire Océan, les associations du quartier et la mobilisation des habitants. »

Des légumes bio pour les habitants du quartier

« Cette ferme est le symbole du retour de la fonction nourricière en ville, se réjouit Delphine Bonamy, adjointe à la nature en ville. Les études montrent que plus on éloigne la production des villes, plus on fait face à de la précarité alimentaire et à une hausse du diabète et de l’obésité. » Le volet solidaire du projet est donc majeur. « Ici, on va expérimenter une tarification solidaire à destination des habitants du quartier. » Après le lancement des premières ventes à prix libre dans l’espace public (voir encadré), les légumes de la ferme pourraient aussi s’intégrer dans les paniers de la Maison de quartier, voire être vendus sur site. « Mais il n’y a pas que des légumes et des fruits qui poussent ici, souligne Emmelie Meneux, directrice d’Océan. La ferme crée des lieux de convivialité, de partage et de rencontre. C’est une ferme pour et par les habitants, avec des plantations participatives et un lien très fort avec les écoles du quartier. »

  • Illustration du verger du parc agricole et paysager des Dervallières.
    Un parc agricole et paysager plein de surprises pousse autour de la ferme des Dervallières : vignes et arbres fruitiers en libre-cueillette, jardin-forêt, mare plantée de végétaux… © Nantes Métropole

Une ferme au cœur d’un parc agricole et paysager

La ferme est désormais entourée par un véritable parc agricole et paysager. Après la plantation des vignes, de pommiers et poiriers l’an dernier, une mare a fait son apparition à l’arrière des vestiges du château. « Ici, la zone était régulièrement humide, nous avons conforté cela et planté autour des végétaux, détaille Émilie Mendiboure de la direction nature et jardins de Nantes Métropole. Les quatre premiers îlots de la forêt-jardin ont aussi été installés avec le concours des enfants des écoles Châtaigniers et Dervallières-Chézine, deux autres seront créés à l'’automne ». Ils associent des légumes perpétuels comme les blettes, à des framboisiers, cassissiers, voire des espèces plus originales comme l’amandier ou la baie de mai. « Ces espaces seront en libre accès pour les habitants. » Une haie comestible sera aussi plantée cet automne autour des ganivelles de la ferme. Mais pour picorer les fruits, il faudra être encore un peu patient !

La ferme en chiffres (à plein régime)

  • 1 hectare de cultures, dont 2 500 m2 sous serres non chauffées
  • 11 tonnes de légumes attendues par an
  • 8 à 10 salariés en insertion à terme

 Pour agrandir le plan, cliquez sur l’image.

  • Plan de la ferme urbaine des Dervallières, à Nantes.
    Plan de la ferme urbaine au sein du parc agricole et paysager aménagé dans la plaine des Dervallières. © Nantes Métropole

Des ventes de légumes à prix libre

Pour le démarrage de la production, les légumes de la ferme sont vendus à prix libres le mercredi dans l’espace public : on donne ce qu’on veut, selon ses capacités. Notez les prochains rendez-vous : 

  • le 21 mai de 16 h à 18 h place des Dervallières
  • le 4 juin de 11h30 à 13 h à l’école des Châtaigniers
  • le 18 juin de 11h30 à 13 h à l’école Dervallières-Chézine
  • le 2 juillet de 16 h à 18 h place des Dervallières
  • le 16 juillet de 16 h à 18 h à la maquette vivante de la ferme (à côté des vestiges du château). 

Envie de participer au projet ?

Les habitants qui souhaitent donner un coup de main ou s’associer au projet sont invités à venir sur le site de la maquette vivante (un modèle réduit de la ferme), chaque lundi de 14h30 à 17 h : l’association Océan y tient sa permanence.