L’info en plus
Les serres tropicales du Grand-Blottereau, associées à l’exposition « Retour d’orient », invitent à poursuivre le voyage sensoriel en présentant des épices venues d’Asie.
Quelle est l’idée à l’origine de l’exposition ?
Au départ, on souhaitait parler des minéraux d’une manière différente, à l’image de ce qui s’est déjà fait à Dijon sur les minéraux et les vins. L’idée est aussi venue du Maroc, de ses épices colorés. Quand on regarde l’Histoire, on tombe sur une même origine asiatique et les Routes de la soie, plutôt dans leur version maritime que terrestre. Des échanges entre Asie et Europe existaient auparavant, mais ce commerce explose au moment où le Portugal contourne l’Afrique pour arriver en Inde, au 16e siècle. Ce sont les prémices de l’économie mondialisée…
Comment est construite l’exposition ?
« Retour d’orient » est un voyage qui nous amène de la Chine à Nantes, avec des étapes en Indonésie, Birmanie, Inde, Sri Lanka, Pakistan, Iran, Afghanistan, Égypte. On y croise toutes ces matières naturelles : la soie, les épices, les pierres précieuses, mais aussi le thé, le chanvre, l’opium... C’est une exposition immersive où tous les sens du visiteur sont sollicités. On peut entendre des sonorités de marchés chinois et indien, sentir des parfums historiques élaborés à partir d’épices. Quelques curiosités conservées au Muséum sont dévoilées, notamment des bocaux illustrant les différentes étapes du traitement de la fibre de soie, de très belles planches tirées de notre collection d’herbiers, des illustrations tirées du fonds ancien de la bibliothèque scientifique… Nous avons aussi fait appel à Julien Norwood, qui a réalisé de très belles illustrations. La galerie évoque un caravansérail, où les visiteurs peuvent faire une pause, et qui est utilisé pour les animations en lien avec l’exposition.
Les pierres précieuses fascinent, mais comment les définit-on ?
C’est en fait une classification définie par les joailliers, en fonction de critères de rareté, beauté et dureté. Cela concerne l’émeraude, le saphir, le rubis et le diamant – des pierres qui sont toutes liées à la même histoire géologique : la tectonique des plaques entre Inde et Asie. « Retour d’orient » dévoile des minéraux vraiment exceptionnels, jamais exposés dans un musée, comme des rubis et saphirs provenant de la vallée des pierres précieuses de Mogok en Birmanie. Pour les diamants, nous avons des reproductions en oxyde de zirconium de pierres historiques ramenées par le voyageur et négociant Jean-Baptiste Tavernier au 17e siècle. Et puis nous montrons beaucoup de pierres brutes, car nous sommes dans un muséum d’histoire naturelle !
Dernière étape du voyage : Nantes. La ville a-t-elle un rôle dans cette histoire ?
Parmi les pièces les plus significatives de l’exposition, on peut voir un « catalogue » utilisé pour le négoce de tissus, conservé aux Archives de Nantes. Au temps de la Compagnie des Indes, les navires partaient et revenaient de Lorient, mais Nantes était la place privilégiée pour le négoce des marchandises. L’autre apport de notre ville, c’est l’acclimatation de plantes à épices, rapportées au fil du temps par les explorateurs et capitaines de navire.
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Les serres tropicales du Grand-Blottereau, associées à l’exposition « Retour d’orient », invitent à poursuivre le voyage sensoriel en présentant des épices venues d’Asie.