Ils verront le jour en juillet. Sept logements neufs, dans la pavillonnaire rue de Metz, tous portés par le programme national IGLOO, qui défend une Insertion Globale par le LOgement et l’emplOi. Ainsi, dès cet été, les ménages bénéficiaires, une famille et six personnes seules, pourront s’installer dans ces appartements, qu’ils auront contribué à bâtir.
Un projet collectif
A raison de 20 heures par semaine, payés sur la base du SMIC, ils œuvrent en effet aux côtés des ouvriers professionnels. Formés par les ateliers de l’association Trajet, ils ont, au fil des mois, pu découvrir le placo, la maçonnerie, ou encore l’entretien des espaces verts. « Nous les encadrons pour leur permettre de monter en compétences et reprendre confiance envers l’emploi », explique Ronan Tanguy, responsable de ces formations. Piloté par Nantes Métropole Habitat, la démarche réunit plusieurs acteurs, comme le CCAS qui a sélectionné les bénéficiaires et organise leur accompagnement. « Il s’agit de personnes qui répondent à de multiples facteurs de vulnérabilité, mais qui ont l’envie et la capacité de s’inscrire dans la durée », explique Anne-Sophie Kermont, assistante sociale. Ainsi, en plus de proposer aux locataires un bail glissant, pour qu’ils bénéficient d’un encadrement suivi pendant 18 mois, le projet, dont le coût global représente 1 million d’euros, prévoit également de nombreuses concertations, pour nourrir l’aspect collectif de l’initiative.
Sécuriser pour réinsérer
Au premier étage, Ali Jan, 20 ans, fait le tour de son appartement, un T2 de 50 m2, dont il a choisi lui-même le sol et les faïences. Ce jeune réfugié politique, qui était mécanicien avant de fuir l’Afghanistan, s’implique avec enthousiasme dans les travaux : « j’aime beaucoup la peinture, je pourrais faire cela comme métier par la suite ». Doucement, mur après mur, couche de peinture après couche de peinture, le petit ensemble immobilier prend vie. « Après, il faudra planter les arbres », glisse Ali Jan, du haut de son futur pallier. Tourné vers un grand jardin extérieur, les appartements IGLOO ont été pensés pour « habiter ‘à nouveau’ », explique l’architecte Loïc Dabase. « Il n’y a pas de cour privative, par exemple, et on a réfléchi à des parcours pour que les personnes se croisent et ne se sentent pas isolées ». Une fois installés, un pied dans logement, un pied dans l’emploi, ils pourront choisir de rester ou de repartir. En 2014, un premier projet IGLOO avait été monté à Nantes, dans le quartier de Bellevue, et un troisième devrait voir le jour dans les années à venir. Une pierre de plus pour ce dispositif, qui permet d’apporter une réponse plus complète aux problèmes de précarité.