2 018 faits signalés en 2018, 1 812 pour les six premiers mois de l’année 2019. La sécurité dans les transports publics nantais se mesure à l’aune de ces chiffres – regroupant les atteintes à la tranquillité, aux biens, aux personnes, les perturbations volontaires du service – rapportés par le président de la Semitan, Pascal Bolo. Pour les 24 maires de la métropole, la coupe est pleine. « Il n’est pas admissible que les agents, contrôleurs, usagers de la Tan puissent être interpellés, agressés dans les transports en commun », plaide Alain Vey, maire de Basse-Goulaine, qui a posé le sujet lors de la dernière conférence des maires de la métropole. « Plusieurs voix se sont exprimées pour dire que ce sujet méritait qu’on avance collectivement et ne devait pas attendre », relate Johanna Rolland.
Les élus ont ainsi acté le principe de création d’une police métropolitaine dans les transports. « Les maires soutiennent cette proposition à l’unanimité. Dès le prochain conseil métropolitain, nous présenterons une délibération pour enclencher cette démarche », précise la maire de Nantes et présidente de Nantes Métropole, tout en se félicitant que « les maires sont capables de se rassembler lorsque l’intérêt général de nos concitoyens est en jeu ».
Nous, villes qui n’avons pas de transports en commun structurants, nous inscrivons dans cette démarche car nos habitants sont eux aussi amenés à se déplacer sur l’ensemble du territoire.
Comment fonctionnera cette nouvelle police ? 32 agents vont être recrutés et formés, et seront déployés dans le réseau structurant de transport en commun : tramways, busways et chronobus. Ils seront présents non seulement dans les véhicules, mais aussi aux arrêts et pôles d’échange. « Leur activité commencera à 11h et jusqu’à 23h30, car c’est la période où les incivilités sont les plus fréquentes, souligne Bertrand Affilé, vice-président en charge des déplacements. Il faudra travailler en complémentarité des personnels de la Semitan, qui ont plutôt un rôle de médiation, les polices municipales, la gendarmerie et la police nationale – en particulier la brigade de surveillance des transports en commun, qu’il ne s’agira pas pour l’État de dépouiller. »
Dotés d’un statut de policier municipal, « les 32 fonctionnaires seront placés sous l’autorité générale de la présidente ou du président de Nantes Métropole, précise encore Bertrand Affilé. Lors des interventions sur le terrain, il est prévu un transfert de responsabilité aux maires des différentes communes. Des conventions seront signées avec chaque maire. »
Le budget annuel de fonctionnement de la police est estimé à 2,1 millions d’euros. Les élus estiment qu’entre les délais nécessaires au recrutement et à la formation des personnels, elle pourrait être déployée dès l’automne 2020.