Les experts s’affairent à l’extérieur et à l’intérieur de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul depuis l’incendie du samedi 18 juillet. En parallèle des premières constatations – destructions du grand orgue datant du 17e siècle, d’un tableau majeur d’Hippolyte Flandrin intitulé « Saint Clair guérissant les aveugles » et de vitraux centenaires commandés par Anne de Bretagne – les spécialistes s’activent pour sécuriser le site. « La façade occidentale a beaucoup souffert à cause de la chaleur qui s’est dégagée au moment de l’incendie du grand orgue, explique Valérie Gaudard, conservatrice régionale des monuments historiques. Ce feu a fortement altéré les murs de la grande verrière. Les pierres sont donc instables, il faut procéder à différentes phases de sécurisation ».
Il y a des morceaux de la grande verrière dispersés un peu partout, dont certains datent du début du 16e siècle. Nous avons à cœur, aujourd’hui, de les récupérer.
Ces phases de sécurisation vont durer plusieurs semaines et font appel à une dizaine d’experts : restaurateurs de textiles et de sculptures, spécialiste de l’hygrométrie (mesure du degré d’humidité)… « Il y a un état de grande fragilité, notamment au niveau du tombeau, à cause de l’eau qui a pu s’infiltrer partout, souligne Pascal Prunet, architecte en chef des monuments historiques. Globalement, c’est un gros chantier ». Après la sécurisation, viendront le diagnostic et la reconstruction. Le chantier de restauration, pris en charge par l'État, devrait durer « au moins trois ans », selon les spécialistes du patrimoine.